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[BGL Ligue] Il faut sauver le soldat Laterza


(Illustration : Archives Editpress)

C’est l’histoire d’un charmant garçon qui se laisse emporter par la compétition dès qu’il est sur le terrain. Et que le club eschois veut aider.

Le sujet est traité du bout des lèvres sur les hauteurs du Galgenberg. On touche à l’humain et le Fola prend trop soin des siens pour que les gens consultés sur le sujet ne choisissent pas précautionneusement leurs mots en priant qu’on respecte leur anonymat. Car il y a bien un cas Tom Laterza, mais personne, justement, ne veut qu’il devienne une affaire.

C’est pourtant le cas depuis que le tribunal fédéral lui a infligé une deuxième suspension de trois rencontres pour récidive d’«antisportivité». À Canach, le 1 er octobre dernier, l’international a en effet laissé ses coéquipiers dans la difficulté pendant 30 minutes pour n’avoir pas su réfréner ses envies de dire son fait à un arbitre de touche. Alors que dans le même temps, la justice civile se penche sur son cas pour une bagarre survenue, en 2014, à la sortie d’un établissement nocturne et qu’il risque six mois de prison ferme (vraisemblablement commués en travaux d’intérêt général), le joueur, c’est normal, est au plus bas. « Bien évidemment qu’il le vit mal. Tout être humain le vivrait mal. Mais lui, c’est un garçon hypersensible, quelqu’un de bien, que tout le club veut aider. On va le protéger», a pour seule impression son directeur sportif, Pascal Welter.

«Il doit d’abord s’aider lui-même»

Au moins, le joueur a fait le premier pas. Tant mieux, son club attendait que ça vienne de lui », rapporte une source. Lui qui était un sujet d’étonnement pour ses nouveaux coéquipiers du Fola quand ils le voyaient s’emporter et taper du poing par terre pour une simple passe ratée à l’entraînement, va commencer à chercher d’où lui vient cette hyperémotivité dès qu’il se trouve sur un terrain. S’attaquer à la source de ses émotions, vaste chantier pour un garçon de 24 ans qui s’est taillé une réputation d’incontrôlable capable de se clasher même avec son coach, Jeff Strasser, suffisamment lucide pour ne pas s’en formaliser.

Selon son comité, Tom Laterza pense déjà depuis un bout de temps qu’il faut apprendre à canaliser ces émotions qui l’emportent parfois trop loin. Son maintien en sélection nationale passe aussi par là, alors que Luc Holtz fait de plus en plus appel aux joueurs venus de l’étranger et que les «locaux» se doivent d’être irréprochables. « Nous on veut l’aider, mais il doit d’abord s’aider lui-même, témoigne un membre du Fola. On va résoudre ce problème super délicat et tout le monde va en profiter. Lui, et nous! »

Julien Mollereau