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Milliardaires : moins riches mais plus nombreux


Le patrimoine total des milliardaires a baissé de 300 milliards de dollars pour s'établir à 5100 milliards d'euros en 2015. (Illustration : AFP)

Le club des milliardaires a grossi sur le globe, atteignant 1 400 membres, mais leur fortune totale a reculé sous l’effet d’une économie mondiale morose.

C’est l’une des principales conclusions d’un rapport de la banque suisse UBS et du cabinet d’audit PwC paru il y a quelques jours. On y apprend également que 460 milliardaires transmettront 2100 milliards de dollars à leurs héritiers dans les 20 ans qui viennent.

Selon l’étude «Billionnaires insight : Are the billionnaires feeling the pressure?» coréalisée par UBS et PwC, en 2015, 210 personnes ont fait leur entrée dans le club très fermé des ultrariches. Il compte désormais près de 1 400 membres. Près d’un tiers d’entre eux (538) sont des Américains. Fait marquant, pour la première fois depuis dix ans, «la fortune moyenne des milliardaires américains ayant bâti leur fortune eux-même a dépassé celle des milliardaires américains ayant hérité de leur patrimoine (4,5 milliards de dollars contre 4,3 milliards de dollars)», note l’étude. En outre, les États-Unis comptent 175 milliardaires multigénérationnels. Il y en a 76 dans la région Asie-Pacifique.

Un patrimoine colossal

Justement, cette portion du globe et ses 520 milliardaires arrive en seconde position et menace l’hégémonie américaine grâce à l’Asie. Cette partie du monde voit éclore un nouvel ultrariche tous les trois jours. En 2014, l’Asie-Pacifique comptait 487 milliardaires. L’Europe ferme la marche avec 339 heureux élus. Un an auparavant, ils n’étaient que 327. Selon les auteurs du rapport, le Vieux Continent compte le plus grand nombre de milliardaires multigénérationnels (182 personnes, soit 54 %). Visiblement, ce sont ceux qui ont le mieux préservé leur fortune.

Le patrimoine total des milliardaires dans le monde demeure colossal : 5 100 milliards de dollars. Ce qui représente près de 100 fois le produit intérieur brut du Luxembourg. Mais il a reculé d’environ 6 % en un an.

«Après plus de 20 ans de création de richesse sans précédent, (…) l’âge d’or connaît un coup d’arrêt», affirment les auteurs du rapport. Ce «mauvais cru 2015» s’explique selon eux par «des vents contraires» qui pèsent sur l’économie mondiale. À savoir : la chute des cours des matières premières et l’appréciation du dollar américain. En réalité, leurs déboires restent toutefois relatifs. La fortune moyenne de ces ultrariches s’élève à 3,7 milliards d’euros, quand près de 800 millions de personnes vivent avec 1,9 dollar par jour, d’après la Banque mondiale.

Un premier transfert de richesses en Asie

Le rapport d’UBS pointe par ailleurs l’imminence du plus «grand transfert de fortune de l’histoire», qui se produira quand les milliardaires actuels légueront leur fortune à leur décès après les deux dernières décennies marquées par une «création de richesses sans précédent», dit-il. Dans les 20 prochaines années, quelque 2 100 milliards de dollars, l’équivalent du PIB indien, changeront de mains à la faveur de ce passage de relais générationnel, indique le rapport. Pour la plupart des marchés asiatiques, où l’essor des très grandes fortunes remonte à moins d’une génération, il s’agira «du premier transfert de la richesse des milliardaires», assure le document.

A.F./AFP