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Fit4coding : l’Adem forme des développeurs et ça marche


Les trois quarts des demandeurs d'emploi passant par la formation de WebForce3 ont su (re)trouver un emploi. (photo archives LQ / Fabrizio Pizzolante)

En partenariat avec l’école WebForce3, l’Adem arrive à proposer une main-d’œuvre rare : des développeurs-intégrateurs.

Mercredi, l’Adem a organisé un petit-déjeuner dans les locaux de PwC Luxembourg afin d’informer et de présenter l’initiative Fit4coding. Ce programme de formation permet à des demandeurs d’emploi passionnés de nouvelles technologies de se former, en trois mois et demi, au métier de développeur-intégrateur via un cursus intensif au sein de l’école WebForce3, située au Technoport de Belval. L’opération visait également à faire se rencontrer candidats ayant suivi le cursus de l’école et (futurs) employeurs.

Cette initiative de l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem) a vu le jour après qu’elle eut constaté que les demandeurs d’emploi manquaient cruellement de compétences informatiques pour répondre au nombre croissant d’offres émanant des entreprises du pays concernant des postes d’analyste, de développeur, d’intégrateur ou encore d’helpdesk, entre autres.

«C’est bien simple, actuellement nous sommes dans l’incapacité de proposer des candidats pour un poste de helpdesk. Pour répondre à la demande, on fait remonter les offres de poste au niveau européen pour attirer des candidats venant de l’étranger», a avoué Roger Wagner, conseiller employeurs secteur ICT de l’Adem. D’où la pertinence de cette formation via la récente école WebForce3, qui a ouvert ses portes fin novembre 2015, au sein de la société NumericALL.

À l’occasion de ce petit-déjeuner, Isabelle Schlesser, la directrice de l’Adem, en a profité pour rappeler la stratégie de l’agence en matière de formation : «Nous analysons le marché de l’emploi et identifions les secteurs qui recrutent, mais qui ont du mal à trouver la main-d’œuvre adaptée à leurs besoins.

La deuxième étape est de trouver les candidats idéaux pouvant bénéficier des formations proposées dans ces secteurs-là. Ensuite, nous nous associons à des entreprises avec lesquelles nous élaborons des formations sur mesure afin que les programmes proposés soient en adéquation avec les réels besoins du marché.»

Les demandeurs d’emploi bénéficient alors du programme Fit4coding en suivant un «programme intensif de 490 heures de cours (plus des exercices en ligne) qui comporte les modules HTML, CSS, JavaScript, PHP, MySQL», a souligné Yves Lepage, CEO de NumericALL qui gère la franchise luxembourgeoise de l’école WebForce3.

Aller au-delà des clivages

Ce petit-déjeuner était également l’occasion de faire partager le retour des employeurs qui avaient fait confiance aux demandeurs d’emploi ayant suivi cette formation. Ainsi, Hugues Ait Mokhtar, manager chez Kneip, a identifié deux avantages qui ressortent de ce programme proposé par l’Adem :

«Les candidats qui ont réussi leur formation sont directement opérationnels, puisqu’ils ont pu acquérir de bonnes connaissances des technologies, ils sont orientés qualité et ont envie d’apprendre.»

Arnaud Cossa, le directeur et fondateur de la société Elliott, a également exprimé sa satisfaction : «Dans le secteur des nouvelles technologies, on a tendance à dire que lorsque l’on cherche un bon développeur, ce n’est pas du côté de l’Adem qu’il faut se tourner, car si ce développeur est bon, il n’est pas au chômage. Eh bien, c’est faux! Il faut aller au-delà de ces clivages et l’on a pu s’en rendre compte : l’Adem est capable de fournir des profils très intéressants.» Selon Yves Lepage, près de 75 % des demandeurs d’emploi qui sont passés par l’école WebForce 3 ont connu un retour sur le marché de l’emploi.

Présent à ce petit-déjeuner, le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, Nicolas Schmit, a tenu à féliciter l’Adem pour cette stratégie : «Cela prouve le caractère innovateur de l’agence qui réussit par ses initiatives à montrer qu’elle a réussi à évoluer et donner une image moins administrative qu’auparavant.»

Après le petit-déjeuner, les employeurs ont pu rencontrer une dizaine de candidats ayant réussi la dernière session de formation. Une manière directe d’échanger avec leurs potentiels futurs salariés.

Jeremy Zabatta