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Tensions politiques en Belgique: le Premier ministre reporte son discours de rentrée


Charles Michel réunissait mardi matin les chefs de file de sa majorité pour apaiser les tensions. (photo AFP)

Le Premier ministre belge, Charles Michel, a reporté à la dernière minute le discours de politique générale qu’il devait présenter mardi devant la Chambre des députés en raison de profonds désaccords au sein de sa majorité sur le budget de l’Etat.

L’annonce de ce report, qui marque depuis 20 ans le début de l’année parlementaire, fixée par la Constitution au premier mardi d’octobre, a été faite au milieu de la nuit par l’entourage du chef de gouvernement libéral francophone.

Les quatre partis de la majorité de centre-droit — les nationalistes flamands, les libéraux flamands, les chrétiens-démocrates flamands et les libéraux francophones– cherchent depuis plusieurs semaines des mesures pour rectifier le budget 2016 et établir celui de l’an prochain, sur fond de contestation des syndicats et de l’opposition de gauche.

Aux dernières nouvelles, il leur restait à dégager quelque 3 milliards d’économies ou de recettes nouvelles pour rester dans les clous du programme de réduction des déficits présenté aux instances européennes.

Pour y arriver, la coalition au pouvoir depuis deux ans prévoyait notamment d’économiser 900 millions d’euros dans la politique de santé.

Dans le même temps, l’équipe gouvernementale souhaitait baisser l’impôt sur les sociétés, de 33,99% à 23% (ou même 18% pour les PME) pour relancer une croissance plombée par les attentats de Paris et Bruxelles et par la perspective des conséquences du Brexit.

En principe, l’exercice aurait dû être bouclé avant le discours « sur l’état de l’Union » du Premier ministre lors de la rentrée parlementaire de mardi.

Mais le parti chrétien-démocrate flamand CD&V a remis lundi sur la table sa volonté d’instaurer une taxe sur les plus-values financières des particuliers en Belgique, l’un des rares pays d’Europe où elle n’existe pas.

Le CD&V entend ainsi se profiler comme le défenseur d’une « fiscalité équitable »: « Les 10% des Belges les plus riches qui détiennent 85% des actions cotées fourniraient une juste contribution », explique le parti qui a donné à la Belgique nombre de Premiers ministres comme Wilfried Martens ou Jean-Luc Dehaene.

L’attitude du CD&V a soulevé des critiques acerbes des deux autres partis flamands de la coalition, d’autant plus que son chef de file, le vice-Premier ministre Kris Peeters, a quitté la table des négociations lundi.

« Nous avons attendu qu’il revienne. C’est une situation très bizarre », a expliqué le ministre de l’Intérieur, le nationaliste flamand Jan Jambon. « Nous avons perdu énormément de temps », a abondé le vice-Premier ministre libéral flamand Alexander De Croo.

Charles Michel réunissait mardi matin les chefs de file de sa majorité pour apaiser les tensions, selon l’agence Belga.

Le Quotidien / AFP