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Sans permis ni assurance, au volant d’une Aston Martin à Luxembourg


Rouler dans la voiture de James Bond ? Oui, mais encore faut-il avoir le permis. (photo d'illustration DR)

Défaut de permis de conduire et/ou d’assurance, excès de vitesse… Ils sont nombreux à comparaître chaque semaine devant le tribunal correctionnel pour des infractions en matière de circulation routière. En voici un échantillon de la matinée de vendredi.

Aston Martin : « La tentation était trop grande »

« Quand j’ai vu la voiture, la tentation était trop grande. » Tels étaient les mots du jeune homme de 24 ans arrêté le 10 octobre 2014 au volant d’une Aston Martin à 83 km/h au bout du viaduc à Luxembourg. Non seulement il roulait trop vite, mais sans permis et sans assurance. C’est son ami qui l’avait laissé conduire cette belle voiture de luxe rare.

« Il ne savait pas que je n’avais pas le permis », affirme le prévenu qui n’a encore jamais passé le permis. « Chacun faisait confiance à l’autre. Entre proches, c’est pénible de se demander les papiers », argumentent les avocats des deux prévenus.

Outre le permis de conduire, c’est l’assurance de la voiture qui faisait défaut. L’ami passager, poursuivi également pour avoir mis l’Aston Martin sur la voie publique sans assurance valable, conteste en avoir été le propriétaire au moment des faits. Il partait du principe qu’elle était assurée. Il explique s’être trouvé en procédure de divorce à l’époque.

Son ex-femme devrait donc se trouver au tribunal. Or pour le parquet, les arguments de la défense ne sont pas valables. Il a requis une amende et une interdiction de conduire de 36 mois à l’encontre des deux prévenus sans s’opposer à un éventuel sursis.

À 150 km/h au lieu de 90 km/h dans le tunnel

Dans la foulée, c’est un jeune homme de 28 ans poursuivi pour un délit de grande vitesse qui s’avance à la barre. Le 11 août 2016, il avait traversé le tunnel de Frisange à 150 km/h au lieu des 90 km/h autorisés. Cinq mois seulement après avoir eu une contravention grave à Hellange. « C’était le soir, j’étais exténué, et c’était une nouvelle voiture », raconte le conducteur de la Ford Focus. « C’était au moins une RS? », s’intéresse le juge. Le parquet a fini par requérir une amende et une interdiction de conduire de neuf mois avec une partie de sursis.

«Ce jour-là, je me suis levé très tard»

Le quatrième prévenu, ce n’est pas la première fois qu’il se retrouvait au tribunal vendredi matin. Malgré son interdiction de conduire de 16 mois, il avait pris le volant le 8 décembre 2015 pour se rendre au travail. « Ce jour-là, je me suis levé très tard. Je n’ai pas réfléchi », tente de se défendre le quinquagénaire. Au moment du contrôle, il avait dit aux agents être en possession d’un permis de conduire français… puis portugais. « Pourquoi n’avez-vous pas pris le taxi? », l’interroge le juge. « J’habite un petit village (Eischen) où il n’y en a pas .» Le parquet a requis une amende et une interdiction de conduire de 18 mois. Il ne s’oppose pas à un aménagement pour les trajets afin qu’il se rende au travail.

«Ça sentait la marihuana»

Parfois, à 3 h du matin, la police effectue aussi des contrôles. Cet étudiant de 22 ans en a fait l’expérience le 23 octobre 2015 alors qu’il déposait un ami sur une place de stationnement pour handicapés. Lors du contrôle, l’odeur de marihuana avait attiré l’attention des agents. « Je revenais d’un anniversaire , indique le prévenu qui reconnaît avoir fumé plusieurs joints ce soir-là. On ne réfléchit pas toujours. » Son taux de THC s’élevait à 25,3 ng/ml se situant ainsi largement au-dessus du taux légal de 1 ng/ml. Le parquet a requis une amende et une interdiction de conduire de 18 mois. Mais il ne s’oppose pas à un sursis.

Prononcés le 24 octobre.

Fabienne Armborst