L’ouragan Matthew, en mouvement dans les Caraïbes et d’une très forte puissance, menace de toucher la Jamaïque et Haïti dimanche et lundi puis Cuba, selon le centre américain de surveillance des ouragans (NHC).
L’ouragan, passé en catégorie 5 dans la nuit de vendredi à samedi (le dernier échelon de l’échelle Saffir-Simpson), a été rétrogradé en catégorie 4 samedi et tout en ayant faibli, continuait dimanche à se diriger lentement – 7 km/h – vers la Jamaïque et Haïti. Selon le bulletin officiel matinal dimanche, il se trouvait à 555 kilomètres au sud-sud-ouest de Port-au-Prince, la capitale de Haïti, et à peu près la même distance au sud-est de Kingston, celle de la Jamaïque. Il était « stationnaire » avec des vents maximum de 240 km/h, a indiqué le NHC.
La Jamaïque comme la côte sud de Haïti sont en alerte et devraient être touchées dans les 48 heures par des forts vents et d’importantes précipitations. L’ouragan devrait poursuivre sa route vers le nord à travers l’est et le sud de Cuba entre lundi et mardi pour progresser vers les Bahamas et menacer le territoire américain. « Il est trop tôt pour écarter le risque que Matthew touche la Floride », a estimé le NHC.
Les habitants moins inquiets que les autorités
« Il n’y a pas de place pour l’improvisation alors que nous devons affronter un des plus graves désastres naturels que nous ayant connu depuis longtemps », a déclaré à la presse le ministre jamaïcain des Collectivités locales Desmond McKenzie.
De longues files se sont formées depuis vendredi après-midi devant les supermarchés, les magasins de bricolage et les stations service. Mais après plusieurs alertes à l’ouragan, qui au final n’ont produit que de la pluie, les habitants se méfient. Michael Franklin, un chauffeur de taxi à Montego Bay explique : « je suis fatigué de jeter mon argent par les fenêtres pour acheter de la nourriture, de l’essence, de calfeutrer ma maison et en fin de compte tout ce qu’on a c’est un peu de pluie ».
Tous les pays sur la trajectoire de l’ouragan s’attendent à des pluies torrentielles et des inondations et le NHC a mis en garde contre des glissements de terrain. Haïti, le pays le plus pauvre de la zone avec un habitat souvent précaire, a élevé tard samedi son niveau d’alerte d’orange à rouge, le maximum, après avoir procédé à une centaine d’évacuations préventives dans le sud, le plus exposé.
Le Quotidien/AFP