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Trafic de voitures volées : 14 interpellations en Moselle


Les limiers de la police judiciaire de Metz ont saisi huit véhicules. (photo DR)

Soupçonnés d’être les rouages importants d’une organisation écoulant des voitures volées en Italie, six Mosellans ont été mis en examens jeudi et vendredi. Trois sont en prison.

Ce n’est pas un aveu de faiblesse mais lorsque le commissaire Franck Dannerolle confie la difficulté pour les forces de l’ordre de repérer les filières mafieuses d’écoulement de véhicules, il donne la mesure du problème. « Cela génère beaucoup d’argent, précise le patron de la police judiciaire de Metz. De l’argent qui peut ensuite financer d’autres activités criminelles. » C’est d’ailleurs de manière incidente que ses hommes ont commencé, en octobre 2015, à s’intéresser au sujet: un homme mouillé dans un trafic de drogue achetait trop de voitures pour que cela soit honnête…

Le fil de la pelote se déroule alors lentement. Les individus se montrent méfiants : trente-deux lignes téléphoniques sont placées sur écoute. Les enquêteurs mènent des surveillances physiques dans le secteur de Sarreguemines où vit l’individu identifié comme l’organisateur, un Italien d’une quarantaine d’années installé en Moselle-Est depuis vingt ans.

Trois hommes le secondent dans une combine bien huilée. Le quadragénaire, condamné dans le passé pour braquage et escroquerie, fait venir des voitures volées d’Italie mais maquillées avec de fausses plaques et de faux documents. Des doublettes de belles qualités. Même les numéros de série sont finement changés sur certaines pièces des véhicules.

En France, les lieutenants s’occupent du reste. Les voitures – de marques italiennes comme des Fiat 500 et des Alfa Roméo, ou des Range Rover Evoque le plus souvent -, sont vendues par internet, ou dans le cercle proche. L’un gère les appels téléphoniques, un autre va au contact des clients, et le dernier apparaît sur la carte d’identité italienne. Un faux document, évidemment. Ces documents frauduleux permettent également à la bande d’ouvrir un compte dans une banque, et d’y déposer l’argent des ventes. Avant d’être retiré illico presto…

Une vingtaine de voitures a été écoulée dans l’Est de la France et en région parisienne depuis l’automne 2015. « On peut estimer le préjudice entre 300 et 400 000 € pour les victimes qui sont pour la plupart de bonne foi, considère le commissaire. Elles se sont fait abuser. Le prix de vente correspondait à peu près au prix normal. D’autres acheteurs, par contre connaissaient pertinemment la provenance illégale… »

Certains de ces acheteurs font partie des quatorze personnes interpellées le week-end dernier, et cette semaine. La cible numéro 1 a été placée en garde à vue mardi soir, à l’issue d’une filature menée sur le fil du rasoir par les hommes de la toute nouvelle brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Metz. En perquisition, la PJ et le groupe d’intervention régional (GIR), en charge des investigations financières, ont saisi huit véhicules. Tous volés d’après les vérifications de l’ARGOS, groupement d’assureurs pour l’identification, qui assiste les forces de l’ordre. « Ils ont des bases de données qui leur permettent de détecter toutes les fraudes », se réjouit Franck Dannerolle.

A l’issue des gardes à vue, six personnes ont été déférées et mises en examen pour recel, escroquerie en bande organisée, association de malfaiteurs, faux et usage de faux par le juge d’instruction de Sarreguemines. Trois hommes, dont l’Italien, ont été incarcérés.

Kevin Grethen (Le Républicain lorrain)

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