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Thionville : un « plan Marshall » pour le centre-ville


Jeudi, la question de la flexibilité des horaires a été évoquée.Tout comme la thématique des parkings gratuits le samedi. (photo RL)

Carol Thil, la présidente des commerçants de la ville de Thionville, parle d’un «plan Marshall». Pierre Cuny, le maire, invité dès la première matinale du commerce, évoque, lui, un plan de bataille où prime le donnant-donnant. Jeudi, la municipalité a montré qu’elle entendait poursuivre sa politique de soutien au centre-ville.

Il y a eu de brefs échanges. À propos de Rive en fête (qui ne rallie pas tous les suffrages en ville). Ou de la propreté au cœur du centre piétonnier (parfois pointée du doigt). Cette première matinale du commerce a surtout été le prétexte pour Pierre Cuny, maire de la ville, président de l’agglo Portes-de-France, d’exposer son point de vue sur la question du commerce en centre-ville. Il l’a annoncé  : la municipalité va (de nouveau) lui tendre la main. Elle est prête à monter d’un cran les efforts pour redorer le blason de Thionville la commerçante.

Durant deux heures, l’élu s’est lancé dans un plaidoyer interventionniste mais laissant toute latitude aux actions personnelles, nourri de pistes de travail pour que le centre-ville retrouve des couleurs. Et concrètement, de la monnaie sonnante et trébuchante dans les caisses des magasins.

Le contexte

La position de Thionville est stratégique en Moselle. Il faut voir le verre à moitié rempli. Sortir des schémas classiques. Changer, bouger  : tel est le propos de Pierre Cuny face aux acteurs commerçants thionvillois, qu’ils soient satisfaits de leurs affaires ou inquiets pour l’avenir. Les centres-villes souffrent certes, mais à deux pas de la frontière luxembourgeoise, la cité est bordée par « la première voie de circulation européenne ». Passage, donc, il y a, argumente-t-il, sans compter les milliers de personnes qui empruntent chaque jour le réseau ferroviaire. Autant de portefeuilles à capter, comme ceux qui devraient poser leurs valises dans un futur proche. Avec de nouveaux foyers qui s’installeront à la casemate (127  logements), au moulin Nouviaire (140), à France Telecom (40) et 50 au centre-ville.

L’action de la mairie…

« Thionville est une ville à très haut niveau de services (offre de santé, universitaire, culturelle, sportive, petite enfance…), avec du potentiel », diagnostique le maire. Lequel a distillé plusieurs mesures que la mairie est prête à prendre rapidement  : ouvrir à la circulation le centre piétonnier de 17  h à 19  h rue de Paris et rue du Luxembourg à certaines occasions, en finir avec les voitures tampons garées le matin sur les pavés, poursuivre l’événementiel avec une remise à plat de Rive en fête, porter Thionville sur la scène nationale avec l’accueil d’une étape du Tour de France (coût 120  000  euros « mais du monde à l’arrivée »), proposer le parking gratuit tous les samedis après-midi (sacrifiant ainsi 360  000  euros de recettes pour la Ville).

« Je suis prêt à envisager la création d’un comité de pilotage regroupant l’Apecet, des commerçants indépendants et des zones commerciales, des services de la Ville et des élus. Et pourquoi pas mettre en place une équipe de développeurs pour favoriser l’e-commerce », annonce Pierre Cuny.

…de l’agglo…

Ce n’est pas un scoop  : il est question que Portes-de-France Thionville recrute un manager, un chargé de mission qui sera chargé d’approcher et de convaincre les enseignes nationales pour qu’elles prennent racine dans le Nord mosellan.

… et des principaux intéressés

Il n’a échappé à personne, jeudi, que la municipalité a soufflé à l’oreille des commerçants qu’il serait bon que naisse enfin une véritable union sacrée. L’Apecet a salué ce dessein qui, jusque-là, ne faisait joli que sur le papier. Première des actions coordonnées à venir  : réduire la pause du midi d’une heure, le samedi. « Il faut y croire », a-t-on glissé dans l’assistance.

Emmanuel Correia (Le Républicain lorrain)