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Fonds d’investissement : des défis et de la stabilité


Selon la présidente de l'ALFI, le Luxembourg est le premier pays de l'Union à transposer la directive «Organismes de placement collectif en valeurs mobilières» dans sa législation nationale. (illustration Editpress/Jean-Claude Ernst)

MiFiD II, FIAR, Brexit, éducation financière… autant de sujets qui continueront de rythmer, dans les prochains mois, l’activité de l’ALFI (Association luxembourgeoise des fonds d’investissement).

Pour l’industrie des fonds, la rentrée n’a pas encore sonné. La nouvelle saison débutera véritablement mardi et mercredi prochains, jours où se tiendra l’ «ALFI Global Distribution Conference», LE forum au cours duquel des professionnels échangeront leurs idées sur des sujets divers et variés, comme l’investisseur d’aujourd’hui et de demain ou encore le chemin sur lequel les technologies financières (FinTech) amèneront les professionnels des fonds dans un futur proche.

Luxembourg, numéro un en Europe

En attendant la tenue de cette conférence, Denise Voss, la présidente de l’ALFI, est revenue sur les sujets phares de son industrie. Le premier d’entre eux concerne la santé de cette dernière. Et elle est plutôt bonne. Jugez plutôt : en juin 2016, les actifs sous gestion représentaient 3 461 904 milliards d’euros, tandis qu’en décembre 2015, ils se situaient à 3 506 201 milliards d’euros. Ce qui représente, pour Denise Voss, «une diminution lente». Cette légère baisse n’a pas d’impact sur la position de l’industrie luxembourgeoise des fonds, autant en Europe que dans le monde. Le Grand-Duché reste à la fois «le plus grand centre de fonds» sur le Vieux Continent et le deuxième au niveau mondial, derrière les États-Unis.

En février dernier, l’ALFI se disait optimiste sur les perspectives de l’industrie. Qu’en est-il quelques mois plus tard ? Il semble que l’optimisme soit toujours d’actualité. La présidente de l’association affirme que «2016 sera une année stable», bien que les défis ne manquent pas. Le plus grand d’entre eux, en ce moment, étant les taux négatifs. Mais un autre, qui a défrayé la chronique en juin dernier, préoccupe toujours les fonds. Il s’agit du Brexit. Sur cette thématique, Denise Voss soutient que le Luxembourg n’a pas eu «une approche agressive». D’ailleurs, le Luxembourg et le Royaume-Uni «sont partenaires». La présence de ce partenaire aux velléités d’indépendance se retrouve dans les chiffres. Les fonds d’investissement provenant de gestionnaires d’actifs britanniques et domiciliés sur notre territoire représentent 16,7 % du total des actifs gérés au Luxembourg.

FIAR, la nouvelle boîte à outils

Les réglementations préoccupent aussi l’ALFI. Particulièrement, la directive européenne MiFid II qui porte principalement sur la protection de la clientèle et dont les règles entreront en application en 2018 au lieu du 3 janvier 2017 initialement prévu. Elle est, selon Denise Voss, «énorme en termes de champ d’application», même si elle ne concerne pas directement l’industrie des fonds, car, en réalité, elle sera là pour «repenser» le métier de banquier.

La deuxième version de la directive MiFid n’est pas l’unique centre d’intérêt des gestionnaires d’actifs. Il y a aussi le fonds d’investissement alternatif réservé (FIAR ou RAIF en anglais). Adopté par le gouvernement et lancé fin 2015, il est, d’après la présidente de l’ALFI, «une boîte à outils en plus» dans la gamme de fonds alternatifs proposée aux clients. Mais il va aussi aider la place financière luxembourgeoise à rester compétitive dans les années à venir.

Interrogée sur l’éducation financière, Denise Voss estime qu’il est important de commencer à épargner tôt avec de petites sommes. Et «en tant qu’industrie, nous pouvons faciliter cela», souligne-t-elle.

Aude Forestier