L’ancien Premier ministre socialiste portugais José Socrates, placé en détention provisoire le 24 novembre pour corruption, était entendu lundi à Lisbonne par le ministère public portugais au sujet de « violations du secret de l’instruction » dans cette affaire.
Arrivée du convoi de José Socrates lundi à Lisbonne. (Photos : AFP)
José Socrates, qui sortait pour la première fois en trois mois de la prison d’Evora (centre), était interrogé « dans le cadre d’enquêtes » liées à des « violations du secret d’instruction », a indiqué une porte-parole du Parquet général.
L’affaire avait déjà rebondi vendredi avec l’annonce de l’audition « à sa demande » d’un ancien employeur de l’ex-Premier ministre, Paulo de Lalanda e Castro, dirigeant au Portugal du groupe pharmaceutique suisse Octapharma. Selon son avocat, Ricardo Sa Fernandes, il a été placé sous le statut de témoin assisté.
L’hebdomadaire Expresso affirme cependant que Paulo de Lalanda e Castro a été mis en examen pour blanchiment de capitaux et fraude fiscale. Les salaires versés entre janvier 2013 et fin 2014 à José Socrates dans le cadre de son activité de consultant d’Octapharma feraient partie d’un schéma extrêmement complexe visant à blanchir des capitaux placés en Suisse, selon des sources judiciaires citées par le journal. L’entrepreneur Carlos Santos Silva, homme de paille présumé de l’ancien chef de gouvernement, aurait accumulé jusqu’en 2010 environ 23 millions d’euros dans une banque helvétique.
L’audition, lundi, de José Socrates, concerne des fuites d’informations intervenues avant son arrestation, le 21 novembre à l’aéroport de Lisbonne, qui avaient permis à plusieurs journalistes d’être au courant de l’enquête, selon le quotidien de référence Publico. Mais le secret de l’instruction aurait aussi été brisé par José Socrates lui-même lorsqu’il s’est exprimé à plusieurs reprises dans la presse pour dénoncer son emprisonnement et clamer son innocence.
Le juge d’instruction Carlos Alexandre doit décider cette semaine s’il maintient l’ancien dirigeant socialiste en détention provisoire. Parallèlement, son avocat a déposé un recours devant une cour d’appel de Lisbonne exigeant sa libération.
AFP