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Quinze ans après

Difficile d’oublier le 11-Septembre 2001. Chacun se souvient de ce qu’il faisait ce jour-là. C’était un mardi. Jour de repos pour le jeune journaliste sportif que j’étais alors. L’US Open venait de se terminer deux jours plus tôt avec la victoire de Lleyton Hewitt contre le favori du public, Pete Sampras. Et voilà que New York refait parler de lui. Ce n’est plus du sport. Et l’info tourne en boucle. Un avion s’est écrasé contre une tour du World Trade Center, un des principaux symboles de la Grande Pomme. Un symbole aussi du capitalisme mondial. On appelle ses proches, pour les tenir informés, pour se sentir près d’eux. L’inquiétude laisse place à l’horreur quand un deuxième avion vient frapper la seconde tour –  un possible accident n’est plus à l’ordre du jour  –, puis à la panique quand les tours s’effondrent en direct en mondovision.

Le XXI e siècle vient à peine de commencer et déjà on sent que notre monde vient de changer. On craint d’autres attentats. On craint aussi la réaction de Georges Bush junior, le président américain. Des craintes qui se sont révélées fondées. Dans les deux sens.

Ce jour-là, l’Occident a appris un mot  : l’islamophobie. Oh certes, tout n’était pas rose avant non plus. La terreur talibane était déjà bien installée en Afghanistan et les Parisiens se souviennent des attentats de 1995. Mais on sentait bien qu’une nouvelle étape était franchie.

Quinze ans après, les démocraties occidentales tiennent toujours bon. Mais, élection après élection, des brèches de plus en plus grandes apparaissent  : montée des extrêmes, communautarisme exacerbé, renfermement sur soi, populisme… Ce n’est pas beau à voir! Et la crise économique n’a clairement pas amélioré les choses.

Quinze ans après, certes, Oussama ben Laden n’est plus et les Talibans ont quitté Kaboul. Mais ils ne sont pas bien loin et Al-Qaïda a rapidement été remplacé par Daech à la tête de la nébuleuse islamique. Bref, la guerre – si c’est bien de cela qu’il s’agit – n’est pas encore gagnée. Espérons juste qu’elle ne deviendra pas une seconde guerre de Cent Ans!

Pablo Chimienti