Gilles Muller a été éliminé (6-4, 6-7, 4-6) en demi-finale du tournoi de Tottingham, dans un match où il a pourtant semblé longtemps au-dessus de l’Uruguayen Pablo Cuevas (ATP 25). Pas de deuxième finale en 15 jours pour un «Mulles» qui a pourtant été impressionnant pendant une grosse partie du match.
Ce n’est pas encore ce samedi que Gilles Muller (33 ans) soulèvera son premier trophée de vainqueur d’un tournoi ATP. On a pourtant longtemps cru vendredi après-midi qu’il allait se qualifier pour la cinquième finale de sa carrière sur le circuit ATP, sa deuxième en l’espace de 15 jours, après celle perdue face au Français Mahut à ‘s-Hertogenbosch.
« C’est vraiment dommage, car j’ai livré un très bon match. Surtout dans les deux premiers sets », commentait-il. Pendant ceux-ci, il fut vraiment impressionnant. On peut même dire qu’il a eu la mainmise sur la rencontre. C’est simple, il était juste injouable sur son service.
Quelques chiffres montrent bien cette domination : le Luxembourgeois a commencé la rencontre en alignant douze points d’affilée lorsqu’il servait. Et sur ces mêmes jeux de service, il a ensuite limité Pablo Cuevas, 25 e mondial tout de même, a cinq petits points sur l’ensemble de la première manche. En caricaturant à peine, lorsque Muller était au service, l’Urugayen en était réduit à jouer les utilités. Et comme en plus «Mulles» se montrait plutôt en réussite lorsqu’il fut en position de breaker son adversaire, il empocha le premier set 6-4.
Un petit point qui change tout
À bien des aspects, la deuxième manche fut une copie conforme de la première. Là aussi, Muller fit des merveilles sur ses mises en jeu et limita à nouveau Cuevas à cinq petits points sur celles-ci. Mais le Sud-Américain les remporta au moment idéal. Ou du moins, il en remporta un au moment idéal : lors du tie-break. Alors que Muller avait laissé filer trois balles pour faire le break à quatre jeux partout, Cuevas réalisait, lui, un «mini-break» lors du jeu décisif. Et celui-ci était suffisant pour remporter ce dernier (7-3) et donc la manche.
Ce petit point perdu par Muller changea bien des choses sur la suite de la rencontre. Car le set remporté galvanisa Pablo Cuevas, tandis qu’on sentait le Luxembourgeois moins serein qu’auparavant.
Une casquette envolée, une raquette fracassée
L’Uruguayen (30 ans), qui n’avait, avant ce tournoi, jamais remporté plus de deux matches de suite sur gazon, montait son niveau de jeu dans des échanges qui gagnaient en longueur. La partie s’inversait alors. Surtout que Muller manquait encore de réussite lorsqu’il se procurait deux balles de break à 2-1. Dans la foulée, Cuevas, lui, ne ratait pas sa chance en breakant «Mulles» sur le premier jeu de service du match où il en eut l’occasion. Le Sud-Américain s’était envolé vers sa troisième finale de l’année, la toute première de sa carrière sur herbe.
Muller, lui, faisait voler… sa casquette, la lançant en l’air avant de lui asséner un revers ravageur. Quelques minutes plus tard, c’est sa raquette qui en prenait pour son grade. Fracassée une premier fois (probablement sur le sol), elle finissait son histoire en deux morceaux sur un des deux piquets tenant le filet. Des signes de frustration légitimes au vu de l’occasion manquée, vendredi.
« Je n’ai pas eu la réussite nécessaire, surtout dans une deuxième manche où je n’ai pas pu concrétiser les trois balles de break que j’ai obtenues », commentait encore le 41 e au classement ATP. « Au troisième set, il a été très bon .» Toujours aussi lucide et gentleman ce Gilles Muller!
Julien Carette
La revanche, c’est pour le 2e tour à Wimbledon
S’il élimine le Colombien Santiago Giraldo (ATP 129), «Mulles» retrouvera sur sa route Cuevas.
Gilles Muller ne devra sans doute pas attendre très longtemps avant de retrouver Pablo Cuevas, pour la revanche de la demi-finale de vendredi. Le hasard a, en effet, placé le joueur uruguayen dans ses premiers adversaires sur le gazon londonien. Il pourrait l’affronter dès le deuxième tour.
Pour ça, il faudra que le Luxembourgeois prenne le meilleur, lors de son entrée en lice, sur un autre spécialiste de la terre battue, le Colombien Santiago Giraldo (ATP 129). Les deux hommes se sont déjà affrontés une fois, c’était sur l’herbe de ‘s-Hertogenbosch en 2012. Et Muller l’a emporté, non sans mal, en trois sets.
S’il vient à bout de son menu sud-américain, le gaucher du Spora devrait retrouver un certain Kei Nishikori, sixième mondial et tête de série numéro 5 du tournoi, au troisième tour. Un gros morceau qui pourrait être suivi par des affrontements face à Iva Karlovic ou Martin Cilic.
On s’arrêtera là pour les projections, non sans préciser que si Muller réalise l’exploit de rejoindre les quarts de finale, il devrait retrouver le «maître des lieux», Roger Federer.
J. C.