Le match entre Metz et Lille, dimanche à Saint-Symphorien, est lourd d’enjeux puisqu’il oppose les deux derniers au classement lors de la 12e journée de L1 et que l’entraîneur nordiste Marcelo Bielsa est sur la sellette.
Le stade Saint-Symphorien peut-il être le tombeau du technicien argentin, nommé cet été au Losc ? Avec une seule victoire au compteur, il a dilapidé le crédit dont il jouissait à son arrivée au domaine de Luchin, où des investissements ont été consentis pour lui donner les coudées franches.
« J’ai un contact quotidien avec les autorités du club et on n’a pas conditionné mon maintien au club au résultat de dimanche, au contraire », a assuré l’entraîneur argentin au sujet d’un possible licenciement.
Pourtant, Gérard Lopez, le propriétaire du club, a des comptes à rendre à ses investisseurs. Le projet « Losc Unlimited » commence à avoir du plomb dans l’aile avec cette 19e place malgré de nombreuses recrues estivales et hivernales.
Lopez sonde d’autres entraîneurs
En coulisses, il se murmure que l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois a commencé à sonder des entraîneurs potentiels. Les relations fraîches qu’entretiennent Marcelo Bielsa et Luis Campos, le directeur sportif, n’arrangent rien.
« J’ai dit à Campos que les principes qui le guidaient étaient opposés aux miens et qu’il n’était pas bon d’avoir deux sources de pouvoir au sein de l’équipe première », a souligné Bielsa vendredi en officialisant enfin le conflit.
Il y a quelques semaines, Campos s’était d’ailleurs rapproché de Monaco, avec qui il avait commencé à négocier un retour. Avant de revenir s’impliquer dans le quotidien du Losc, à la demande de Gérard Lopez.
Du côté des joueurs, frustrés par une nouvelle défaite à domicile face à l’OM dimanche dernier (1-0) malgré une performance encourageante, on tente de faire abstraction du contexte pour se concentrer sur le terrain.
« On a vécu la semaine normalement. On a tous conscience du classement et de l’importance du match », confie Yassine Benzia. « On a une idée de jeu et on va s’appuyer sur le match contre Marseille pour essayer de reproduire ce qu’on y a bien fait et corriger les petites erreurs qui nous ont empêchés de le remporter. Il ne faut pas tout jeter à la poubelle depuis le début de saison », ajoute le Lillois.
Impatience de la victoire à Metz
Mais l’attention se portera aussi sur l’autre banc de touche. Frédéric Hantz, récemment nommé à la tête de l’équipe messine à la place de Philippe Hinschberger en vue de l’opération maintien, prône la patience et le travail. Samedi, il a dévoilé sa liste des dix-huit joueurs convoqués.
En a-t-il seulement le temps ? « Je sais sur quoi on doit insister jusqu’à Noël. Je fixe un cycle de quatre matches jusqu’à Marseille, sans parler de résultats. Quand on est entraîneur, il est important d’avoir une vision sur la gestion de la saison », veut-il croire.
Une analyse que ne partagent pas forcément ses joueurs. Avec une seule victoire et 10 défaites, les Messins sont impatients à l’idée de retrouver le goût de la victoire. « La finale, c’est en fin de saison habituellement mais pour nous, cela arrive maintenant : Lille est devant nous mais avec le même niveau que nous et on joue à la maison. Il faut gagner », affirme Ivan Balliu, le latéral droit messin.
Le Quotidien/AFP