Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Battu sèchement par la Finlande (23-28) jeudi soir à la Coque en barrages pour l’Euro-2018, le Luxembourg a grandement hypothéqué ses chances de qualification avant le match retour, samedi, à Helsinki. Ce vendredi matin, la sélection s’envolera à 11h pour la Finlande où il lui faudra réaliser un véritable exploit.
On espérait que les Roud Léiwen nous fileraient la chair de poule. Entretiendraient l’espoir de découvrir la substantifique moëlle de cet Euro-2018 qui se jouera en Croatie. Mais non. À moins d’un miracle, demain à Helsinki, on ne verra pas la bande à Adrian Stot se mesurer à des cadors européens tels que la France, l’Allemagne ou l’Espagne. Jeudi soir, elle a sérieusement hypothéqué ses chances en s’inclinant sèchement contre une Finlande (23-28) apparue souveraine. Au point de donner presque l’impression d’en avoir gardé sous la semelle. Contrairement à des Luxembourgeois bien émoussés dans le dernier quart d’heure d’une rencontre où, et cela ne trompe pas, ils n’ont jamais mené au score.
16 buts encaissés par les ailes…
Affaiblie par les absences de Max Kohl, Tom Meis et Yann Hoffmann, la sélection se trouve face à un défi de taille : faire tomber un adversaire pas moins fort qu’elle mais sans trois éléments importants de sa base arrière. Son capitaine, Dan Ley, estimait hier dans nos colonnes que ça ne servait à rien de pleurer les absents. Qu’il fallait faire avec. Avec ceux qui étaient aptes. C’est ce qu’a fait Stot, qui n’a cependant pas eu vraiment le choix des armes au moment de devoir apporter un peu de sang neuf.
Ley disait autre chose. Tout aussi vrai et qui, tard jeudi soir, semblait être une prédiction : « On ne gagnera pas le match en cinq minutes. Mais on peut le perdre en cinq minutes… » Et c’est ce qui s’est passé en à peine plus de temps quand a été encaissé un 0-5 (20-25, 50 e ) dont ne parviendra pas à se relever une équipe nationale bien trop fébrile défensivement et n’ayant pu compter, une fois n’est pas coutume, sur un grand Chris Auger, auteur des 6 uniques arrêts de son équipe. Peu.
Bien trop peu pour espérer mettre en difficulté un adversaire dégageant une certaine assurance à l’image de Nico Ronnberg (6 buts) et de Tamminen (11). Ce dernier s’est régalé sur son aile gauche. Tout comme son pendant à droite, Koljonen (5). C’est en bénéficiant des largesses défensives luxembourgeoises au niveau des ailes notamment, mais aussi dans l’axe, que la Finlande s’est peut-être envolée vers les qualifications (les vraies) de l’Euro-2018. À moins que le Luxembourg ne parvienne à renverser la vapeur. Ce qui, au vu de jeudi soir, relèverait véritablement de l’exploit.
Charles Michel
Christian Bock : « Il faudra jouer avec plus d’intelligence »
Le Quotidien : Le match a, semble-t-il, basculé en cinq minutes?
Christian Bock : Oui, c’est comme ça. Et pourtant, on le sait. Nous savons que nous avons ces phases. Il faut essayer de gérer ces phases plus sereinement, plus intelligemment. Toutes les équipes les ont. En plus, nous avons eu la possibilité de revenir au score lorsqu’ils se retrouvent à quatre joueurs. On revient à une longueur (17-18, 35 e ). Mais on perd à nouveau des balles. On prend trop de sanctions de deux minutes stupides contre une équipe qui joue très vite vers l’avant. On est alors vite ramenés au score sans savoir pourquoi et comment. Notre défense n’a pas été assez solide.
La qualification vous paraît-elle encore possible?
Pas impossible. Ce n’est jamais impossible dans tous les cas. L’entrée dans le match retour va être très difficile.
D’après ce que les Finlandais ont dévoilé, comment les surprendre au match retour demain?
Il faut surtout ne pas laisser autant de liberté de jeu à Tamminen comme cela était le cas ce soir. Il a emballé le jeu en faisant des passes au pivot et par des décalages. Il nous faut être plus vigilants sur lui. Mais aussi être plus costauds sur le demi-centre et leur arrière gauche. De notre côté en attaque, il faudra jouer avec plus d’intelligence. Les mettre en mouvement et avoir de l’engagement.
En seconde période, vous paraissiez plus éprouvés physiquement que votre adversaire. Est-ce le cas?
Nous ne sommes pas habitués à nous entraîner matin et après-midi sur une période d’une semaine. Effectivement, on rencontre, peut-être, des difficultés à revenir en défense. Mais il ne faut pas oublier tous les joueurs qui nous manquent pour cause de blessure. Mais c’est comme ça. Samedi, il faudra jouer à fond. Ils ont de bons gabarits avec quelques grands mais tout est possible.
Recueilli par Isabelle Foltz
