Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Mike Snoei, le coach du Telstar, s’est fendu d’une violente sortie envers Gerson Rodrigues, coupable à ses yeux d’avoir «changé» après France – Luxembourg.
La situation ne pouvait visiblement plus durer comme ça et le coach du Telstar s’est retrouvé interrogé sur le cas particulier Gerson Rodrigues dimanche soir, lors de l’émission « La Table de Kees ». C’est que l’attaquant, titulaire indiscutable du début de saison, ne joue presque plus avec l’actuel 6e de D2 néerlandaise.
À cause de son expulsion stupide contre Dordrecht, le 13 octobre dernier, à peine entré sur le terrain et alors que son club menait 3-0 et alors que le Telstar a remporté les trois matches qu’il a joués sans lui ? Non, à cause de son attitude depuis son retour de sélection à l’issue de l’exploit des Roud Léiwen à Toulouse contre la France, cinq semaines plus tôt. À ce sujet, Mike Snoei a sorti la sulfateuse et les médias néerlandais s’en sont largement fait l’écho : «On travaillait bien avec lui. Mais il frappe le poteau contre la France et me raconte une semaine plus tard qu’il a d’un seul coup le même agent qu’Alexandre Lacazette. Depuis qu’il a passé tous les grands garçons d’Arsenal, il est revenu très différent.»
Visiblement, l’information a été assimilée à un manque d’humilité malvenu de la part de Gerson Rodrigues. Il est vrai qu’il aurait aussi pu dire qu’il travaillait dorénavant avec le même manager que… Christopher Martins (un de ses meilleurs amis, qui le lui a forcément conseillé et atténue largement le côté bling-bling agité par le technicien néerlandais), puisqu’il s’agit du même. Pas sûr toutefois que cela aurait dit quoi que ce soit à Mike Snoei.
« J’espère qu’il reviendra sur terre »
Toujours est-il que cette annonce a eu du mal à passer à un moment où le Telstar venait d’apprendre que des clubs d’Eredivisie (la D1 néerlandaise) s’intéressaient subitement à ce garçon. Tous comme l’intégralité des médias du pays. Logique au vu de son entrée contre les Bleus.
Gerson Rodrigues a-t-il perdu le cap à ce moment-là ? Snoei assure en tout cas que sa recrue dispose désormais de trois représentants. Et ça lui en dit suffisamment long sur le chemin qu’il pense que son attaquant est en train de prendre. «Il marche à côté de ses pompes alors que c’est un gars très aimable.»
Mais dimanche soir, l’heure était déjà à l’apaisement, Snoei indiquant que ses dirigeants, «ceux qui tiennent le portefeuille», travaillaient à désamorcer le problème, et pas dans un esprit strictement punitif puisque le coach lui-même ouvre la porte pour un transfert cet hiver : «J’espère qu’il reviendra sur terre parce que c’est un joueur très utile. Il peut aussi faire gagner de l’argent au Telstar. Je suis sûr qu’il peut jouer en Eredivisie.» Oui, bon, qu’il rejoue déjà à l’étage d’en dessous et on en reparlera. Il lui reste trois matches avant la trêve hivernale pour ça…
Julien Mollereau
