Dopage au T71 : ce que l’on sait de l’affaire Chris Jones

Mardi soir, la nouvelle a fait l’effet d’un électrochoc dans le petit monde du basket luxembourgeois : Chris Jones a été contrôlé positif, le soir de la finale de la Coupe. Après la sidération, place aux questions sur les conséquences. Et elles sont nombreuses.

On en sait désormais un peu plus sur ce qui s’est passé le 12 mars. Le joueur, auteur d’un travail fantastique en défense sur Everage Richardson, a fait partie des nombreux athlètes qui ont été choisis pour effectuer un contrôle antidopage mené par l’ALAD à l’issue de la finale de la Coupe, remportée par le T71 face à la Résidence (le premier titre chez les seniors pour Chris Jones). Et malheureusement, le test va s’avérer positif.

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Substance non communiquée

Officiellement, on ne sait pas de quelle substance il s’agit : «Le club, en accord avec le joueur, a décidé de ne pas communiquer la substance incriminée», indique Marcel Wagener, le président du T71. «L’ALAD ne communique jamais le nom de la substance avant la sanction du conseil de discipline», ajoute de son côté Anik Sax, secrétaire générale de l’Agence luxembourgeoise antidopage.

Certainement pas pour améliorer les perfs

Mais après avoir sondé un peu le monde de la balle orange au Luxembourg, une chose paraît exclue : la prise d’un produit pour améliorer les performances. «Intelligent, sympa, qui a toujours une bonne attitude» sont les qualificatifs qui reviennent le plus souvent pour évoquer celui qui a rejoint Dudelange en début de saison. On peut donc imaginer qu’on parle davantage d’une soirée un peu trop festive. En clair, il a pu éventuellement fumer un joint. Si c’était effectivement le cas, ce qui reste à déterminer et ne sera de toute façon officiel qu’à l’issue du jugement du conseil de discipline, le joueur serait bien sûr fautif. Mais on peut imaginer que la sanction serait proportionnelle à la faute.

Pour Ken Diederich, l’entraîneur de l’Amicale et de la sélection, il ne faut pas mélanger les choses : «Fumer un joint ou prendre des anabolisants, je ne mets pas cela au même niveau», indique-t-il. Tout en ajoutant que «ce n’est pas une bonne nouvelle pour le basket. Ni un bon exemple.» «Mais, poursuit-il, tout le monde a le droit à une seconde chance.» C’est d’ailleurs pour cela que son club le soutient dans l’épreuve qu’il se prépare à traverser.

Des responsabilités assumées

Le joueur est bien décidé à assumer ses responsabilités. Et c’est pour cela qu’il a décidé de renoncer à l’échantillon B. Et qu’en accord avec le club, il a coché la case indiquant qu’il était d’accord pour être sous le coup d’une suspension provisoire avec effet immédiat : «S’il n’avait pas coché cette case, il aurait certainement pu jouer avec nous les demi-finales, voire la finale. Mais le joueur et le club n’ont pas voulu faire cela», indique encore Marcel Wagener.

La Résidence ne devrait pas « faire appel »

Chris Jones est désormais sur la touche. Amadeo Dias, l’entraîneur de la Résidence, battue par Dudelange le fameux soir du contrôle positif, a d’abord une pensée pour l’homme : «La première réaction a été la surprise. Et la seconde, la tristesse pour le joueur. J’ai de bonnes relations avec lui et c’est un gars sympa.» On ne peut s’empêcher de lui poser la question d’un éventuel recours pour tenter de gagner la Coupe sur tapis vert : «Avant de spéculer sur quoi que ce soit, il faut déjà connaître la substance. S’il a pris un produit qui améliore la performance, dans ce cas on peut se poser la question. Mais si c’était quelque chose qui n’avait pas d’impact sur la performance, alors il s’est fait prendre et c’est tout.»

Amadeo Dias faisait partie de l’équipe d’Etzella qui avait perdu, il y a une douzaine d’années, le titre contre Contern et James Cason, contrôlé positif. Et Contern avait bien vu son titre validé.

Des conséquences sportives

L’absence de Chris Jones aura forcément des conséquences sur le plan sportif. La question va se poser de savoir comment on compense la perte d’un joueur qui est dans le top 10 de pratiquement toutes les catégories et qui vaut tout de même plus de 15 points, 5 rebonds, 2 passes, qui est meilleur intercepteur et deuxième meilleur contreur chez les Luxembourgeois.

Titulaire indiscutable du cinq majeur du T71, Chris Jones devrait être remplacé dans le cinq par «Claude (Bemtgen) ou Benny (Hurt)», confie Phil Dejworek. Le coach dudelangeois qui se dit «déçu qu’un de nos joueurs clefs ne puisse pas disputer les play-offs parce qu’il a commis une faute.» «Mais, ajoute-t-il, le club et moi sommes à 100% derrière lui car nous sommes sûrs qu’il saura apprendre de ses erreurs et qu’il rendra l’équipe encore plus forte quand il reviendra.»

Ce qui est sûr, c’est que le T71 sans Chris Jones est moins fort qu’avec. Et que, par conséquent, la conquête d’un quatrième sacre de rang prend du coup pas mal de plomb dans l’aile. Notamment au vu du parcours impressionnant de l’Amicale, en passe de boucler la saison régulière et les play-offs avec, en tout et pour tout, deux petites défaites au compteur. Maintenant, on sait que Dudelange n’est jamais aussi fort que face à l’adversité. Mais il est clair que le T71 n’avait vraiment pas besoin de cela en plus !

Fer de lance de l’équipe nationale, Chris Jones, en cas de suspension, ne pourrait pas non plus défendre les couleurs de la sélection, cet été. Mais de toute façon, le joueur, qui doit soigner un problème d’arthrose, avait déjà informé Ken Diederich qu’il ne pourrait pas compter sur lui cet été.

Romain Haas