Christopher Martins et Lyon affrontent Sochaux en finale, ce samedi (17h15) au Stade de France, dans une compétition qui a révélé les plus grands. Le Luxembourgeois ne cache pas sa faim.
Une première pour un Luxembourgeois
La Coupe Gambardella, c’est une institution en France. Nombreux sont les joueurs (au hasard, Philippe Mexès) qui, une fois les crampons raccrochés, disent que cette page de leur carrière a été la plus riche en émotions.
Jusqu’ici, aucun Luxembourgeois n’a eu l’occasion de soulever cette Coupe de France des moins de 19 ans. En 2010 et 2011, les Sedanais Joël Pedro, Tom Laterza et Aydine Correia avaient quitté l’aventure à chaque fois en demi-finale. Cet échec les avait marqués, autant que les tours précédents.
Parmi les autres internationaux grand-ducaux qui ont participé à cette compétition, ni Jeff Strasser au début des années 90, ni Chris Philipps dans un passé plus récent, n’ont atteint la finale.
Christopher Martins fait donc figure d’exception. Hier, il a foulé la pelouse du Stade de France avec un grand sourire. Celui qu’il affichera ce samedi soir sera peut-être encore plus grand.
Sa blessure lui a fait perdre du temps
Victime d’une entorse de la cheville fin mars à l’entraînement, l’ancien joueur du RFCU avait déclaré forfait pour la Slovaquie et l’Ukraine (27 et 31 mars). Les médecins avaient tablé sur une absence de six semaines. «Il a réessayé de s’entraîner après quatre semaines, indique Luc Holtz, le sélectionneur national. Il a rechuté et ça lui a fait perdre un petit peu de temps.»
Martins a manqué beaucoup de matches en deuxième partie de saisons, y compris le quart de finale de Gambardella face à l’ennemi Saint-Étienne (2-2, 6-5 aux tab) et la demi-finale contre Lille (3-1). Qu’à cela ne tienne, il est revenu quand même à temps pour le grand jour. La semaine dernière, il a été titularisé avec les U19, ce qui n’avait plus été le cas depuis sa blessure.
«Il a joué pratiquement toute la partie et d’après ses mots, il a été plutôt bon , sourit Holtz, qui a lui-même participé à une demi-finale de Gambardella à la fin des années 80. Il a souvent une analyse juste de ses prestations. Alors s’il dit qu’il a été bon, c’est qu’il l’a été.»
Il a logiquement été retenu dans le groupe qui est parti vendredi matin de Lyon vers Paris, mais ne s’attend pas à être titulaire. «Je me sens bien physiquement, mais ça fait un moment que je n’ai pas enchaîné les matches», justifie-t-il.
Reste qu’il sera bien là ce samedi, aux côtés de l’ancien Messin Maxwell Cornet et des autres, pour permettre à Lyon de ramener un trophée après lequel le club court depuis 1997 (l’année de naissance de Martins), et pour remplir une mission que n’avait pas su relever la génération de Benzema et Ben Arfa il y a dix ans.
«Mentalement, je suis au top»
La parole est à Christopher Martins : «Mentalement, je suis au top. Je suis bien revenu après ma blessure. Le coach me montre qu’il a confiance en moi en me prenant dans le groupe alors que je sors de blessure. Rien de mieux pour être bien mentalement! Là, on est en finale d’une très grande compétition et on va tout faire pour la gagner.»
Martin pourrait en outre profiter de sa petite expérience internationale. Il y a six mois, il a quand même joué une heure face à l’Espagne d’Iniesta, Busquets, Diego Costa et Jordi Alba.
Autant dire qu’une finale de Gambardella face à Sochaux ne va pas lui nouer l’estomac, quand bien même le match se déroulera dans une enceinte qui peut contenir 80 000 places et dans laquelle Zlatan Ibrahimovic et le PSG affronteront ensuite Auxerre pour la finale de la Coupe de France. D’ailleurs, qui supportera Martins ? «Pour la finale des pros, je serai neutre.»
Dans le groupe pro dès cet été ?
Luc Holtz en est persuadé : «S’il n’y avait pas eu cette blessure, Chris se serait déjà entraîné avec les pros.» Les interlocuteurs lyonnais ont indiqué au coach de la sélection que leur Luxembourgeois de 18 ans, arrivé l’été 2013, était complètement dans les temps de passage, et même un peu mieux. Ça tombe bien, Martins n’a pas perdu son appétit.
«Il est très orgueilleux. Parfois, il veut aller trop vite. Se blessure a bousculé sa planification personnelle. Mais il a toujours le même objectif : arriver tout là-haut le plus rapidement possible», détaille Holtz. Et puisqu’une finale de Gambardella est un tremplin vers là-haut…
Matthieu Pécot