Le RFCU a très largement mérité sa qualification à la Frontière mercredi soir, en dominant la Jeunesse 3-1. À lui les quarts de finale.
En première période, la Jeunesse a presque manqué de tout. De lucidité, quand Kyereh, seul aux six mètres sur un bijou de centre de N’Diaye, oublie de se coucher comme quatre jours plus tôt à Rodange, en championnat, et rate l’ouverture du score (13e). De réussite, quand Pedro voit son tir du gauche, des 20 m, percuter le poteau (13e toujours). Et aussi de la plus élémentaire des rigueurs dans les duels, dans la ligne défensive. Nakache est seul pour décroiser une tête au ras du montant (1re). Delgado, qui se fait expliquer la vie par Da Mota à plusieurs reprises en un contre un, a d’abord de la chance que son coéquipier de la sélection ne trouve pas de solution de centre une première fois (11e), mais la seconde, Shala est seul aux six mètres (0-1, 18e). Puis c’est Ney qui perd un ballon et voit Da Mota, seul au milieu de quatre Eschois, trouver un angle parfait, dans le petit filet, de l’extérieur de la surface (0-2, 21e).
Bref rien ne va et c’est presque un miracle de n’avoir qu’un but de retard à la pause, Humbert attrapant le bras de Delgado dans la surface, sur un coup franc de Pedro. D. Soares transforme le penalty (1-2, 41e), mais dans la foulée, c’est une Jeunesse toujours aussi peu encline à respecter certaines règles de survie élémentaires qui échoue à recoller. N’Diaye voit ainsi sa tentative de près déviée, mais tout de même repoussée par Ruffier sur son poteau d’un arrêt réflexe magique. Le portier se relève même à temps pour faire échec à la reprise à bout portant de Kyereh (45e). Pour ce double arrêt-là, il faudrait créer une catégorie supérieure à «cinq étoiles»…
Et Da Mota ressort de sa boîte !
Au retour des vestiaires, Marc Thomé est lui aussi passé au 3-5-2. Et heureusement pour lui, Delgado recommence à gagner quelques duels. Da Mota, de toute façon, ne pouvait pas rester 90 minutes à ce même niveau d’excellence. Par contre, son adversaire pourrait maintenir sa médiocrité sans grand souci. Le temps pour Kyereh de rater une nouvelle prise de balle seul aux six mètres sur une nouvelle offrande de N’Diaye (53e) et Nakache, de l’autre côté, tapait l’extérieur du poteau (49e) tandis que Bernardelli, de 25 mètres, forçait Sommer à boxer (70e).
Sans Adler ni Stumpf et Lapierre, la Jeunesse manque cruellement de banc pour se réinventer en cours de partie. On pourra toujours ergoter et se dire que Humbert aurait peut-être mérité un deuxième carton jaune pour avoir plaqué Kyereh en contre (63e), mais c’est insuffisant pour vendre l’idée que la Vieille Dame ne méritait pas de se faire sortir, l’année même où il y a quelque chose à faire, en l’absence, en quarts, du Fola, du F91et du Progrès.
D’ailleurs, en contre, Dionisio, joliment servi par Da Mota (qui ressort de sa boîte au moment propice), passe un petit pont à N’Diaye avant de dribbler Sommer comme un grand (1-3, 83e) pour bien souligner le trait. Qui a dit que le RFCU, solide en diable, avait besoin de Jahier pour gagner ses matches ?
Julien Mollereau