L’US Hostert assure qu’il va y avoir un gros imbroglio autour du transfert de Stefan Lopes à Mondorf, et le Progrès veut que la LFL se saisisse du problème des contrats.
« Remous et questions au sujet d’un (non-)transfert. » C’est comme cela que s’intitule le communiqué publié mardi sur le compte Facebook de l’US Hostert et c’est déjà tout un programme.
«C’est avec grand étonnement et une certaine amertume que l’US Hostert a appris par la presse que le joueur Stefan Lopes envisage un transfert du Fola à Mondorf pour la saison 2018/19», démarre le club. Tout cela n’augure rien de bon. En fait, d’une sacrée diatribe qui, même menacée de perdre son lecteur en cours de route tant son propos est complexe. C’est de transfert qu’il sera question. De droits et de devoirs. Et de la vie telle qu’elle va au Grand-Duché, une véritable jungle des transferts. Hostert va se faire fort de nous le démontrer.
Pour rappel, le joueur avait signé en décembre dernier un contrat pour une saison et demie avec Hostert. Le Fola avait donné son accord et la somme du transfert avait été consignée pour les deux prêts (hiver 17/18 et été 18/19). Le transfert en hiver n’a pas pu se faire parce que le joueur n’avait signé que cette saison 17/18 un prêt définitif au Fola et qu’un joueur ne peut pas réaliser deux transferts en une saison. Tant le joueur que le Fola pensaient pourtant que le joueur avait déjà réalisé un transfert définitif la saison d’avant (16/17) lorsqu’il est venu au Fola mais qui finalement n’était que temporaire.
Le Progrès veut que ce soit à l’ordre du jour
Ce n’est que lors du dépôt du transfert à la FLF (prêt pour une demi-saison avec annotation pour 18/19) que cette erreur a été remarquée, au détriment de l’US Hostert qui devait abandonner l’idée de voir venir le joueur de son choix en janvier déjà (… tout comme maintenant?).
Il était pourtant évident que la deuxième partie de l’accord de transfert pour la saison prochaine 18/19 (couverte également par le contrat entre le joueur et le club) restait pleinement en vigueur. Telle fut également l’intention du club et du joueur et publiée comme telle dans la presse et notre page Facebook.
Quelle surprise donc de constater que le joueur vient de signer un autre contrat pour la saison prochaine avec l’US Mondorf alors que le joueur et son père juraient sur la présence de Henri Bossi et en faisaient même une condition pour venir. Quelles peuvent en être les raisons ?»
À ce moment de l’histoire, on aurait tendance à dire : rien de neuf sous le soleil de la Division nationale. Et Hostert pourrait se contenter de jouer les vierges effarouchées pour mieux demander une petite rétribution, au moins symbolique. C’est là que l’humour, d’abord, puis l’agacement, ensuite, prennent une tournure plus définitive, sur le mode «il faut que ça change». Une revendication bien plus dans l’air du temps qu’on ne le pense puisque la grogne autour des spécificités statutaires de la FLF, qui dissocie les contrats des clubs et les licences (et les fameux trois ans dus à son premier club au pays, notamment), monte de plus en plus.
Et très récemment, le Progrès, qui a compris que la Jeunesse pourrait très bien lui refuser le transfert de Patrick Stumpf alors que ce dernier est pourtant en fin de contrat, a mis le sujet sur la table lors d’une réunion de la Ligue de football. L’ordre du jour des prochaines réunions tournera justement autour d’une réforme souhaitable, au moins pour les clubs de l’élite, du système de licences. Niederkorn a eu la surprise de voir ses pairs accepter l’idée assez facilement. Et il trouvera en Hostert un soutien de poids. La preuve dans la suite du communiqué.
«Mondorf et le Fola sont clean»
«L’US Mondorf et l’US Hostert se valent certainement quant à leurs installations, qualités du club tant sportives qu’extrasportives et ont même les mêmes couleurs. L’herbe ne pousse pas plus vert à Mondorf qu’à Hostert. L’air respiré dans le Grünewald est certainement aussi bon qu’à la Moselle.
Qu’est-ce qui peut bien pousser l’US Mondorf (et le Fola s’il donne son accord) ainsi que le joueur à penser que cet accord avec l’USH ne vaut pas plus que le papier sur lequel il est couché et que l’USH allait se laisser faire sans broncher ? L’US Mondorf ne s’est même pas donné la peine de contacter l’US Hostert pour en savoir plus. À noter que les deux clubs Mondorf et Fola sont clean par rapport à la FLF et ses statuts depuis longtemps dépassés par la réalité dans le domaine des transferts alors que les contrats entre clubs et joueurs ne sont même pas pris en considération par la fédération (à revoir absolument). Ne mettent-ils pas pour autant le joueur dans une drôle de situation, en lui faisant signer un deuxième contrat ?
Sauf revirement (le transfert avec Mondorf n’étant pas encore définitif puisque la période des transferts ne s’ouvre qu’en mai et que l’USH ne pouvait pas non plus acter le transfert jusqu’ici), il ne reste donc que la possibilité de demander au tribunal civil de trancher si la signature d’un contrat entre parties vaut quelque chose dans notre foot ou non. Comme ce n’est pas la première fois que ces choses arrivent, il serait effectivement grand temps d’obtenir enfin une jurisprudence dans l’intérêt des clubs et des joueurs, à défaut de revoir enfin en profondeur les statuts de la FLF.»
L’idée est lancée et à l’heure actuelle, vu le degré d’exaspération de certains clubs, elle pourrait trouver de l’écho.
Julien Mollereau