Face à un Differdange très faible, on a assisté dimanche lors de la 16e journée à un véritable récital pétangeois (1-5). Une équipe où on sent déjà la griffe d’un certain Carlos Fangueiro.
Après son beau 6 sur 6 pour reprendre 2019, face il est vrai à deux pensionnaires du bas de classement (Hostert et le Hamm Benfica), on se demandait comment le «nouveau Pétange», celui de Carlos Fangueiro , allait se débrouiller face à un Differdange qui garde le statut de belle cylindrée, malgré une entame d’année 2019 catastrophique (des défaites 0-4 face à Dudelange et 2-0 à Strassen).
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Titus a réussi ce dimanche son premier test. Et haut la main même! Un match que les joueurs du Titus ont plié en l’espace de 8 minutes, entre la 19e et la 27e avec trois buts inscrits. Dont deux véritables chefs-d’œuvre signés Filip Bojic et Artur Abreu. Deux frappes plus ou moins similaires, parties des 20 – 25 mètres, et qui ont fini leur course dans la lucarne d’un Julien Weber pas exempt de tout reproche, lui, sur le 0-2, laissant passer la frappe d’un Semsudin Dzanic placé dans un angle quasi impossible.
Mais au-delà de cinq buts inscrits (Sawaneh, sur penalty, et Basic ont également scoré), le jeu du Titus a aussi marqué les esprits. Et à ce niveau-là, on sent déjà la patte du successeur de Baltemar Brito sur le banc pétangeois. Car son équipe est joueuse comme l’était l’ancien ailier portugais de Guimarães, Milwall ou Beira-Mar. Et ce, de l’arrière-garde à l’attaquant de pointe.
«Au premier tour (NDLR : sous les ordres de Brito donc), j’ai bien vu que cela manquait clairement de jeu de possessions. Cela avait tendance à trop balancer devant et ce n’est pas ce que je cherche. C’est pour ça qu’on a mis en place un staff qui possède cette philosophie-là», glissait Yassine Benajiba, le directeur technique pétangeois.
Que de joueurs offensifs
Son entraîneur, lui, glissait dimanche dans un sourire : «Je suis quelqu’un qui veut que son équipe joue bien. Si je n’avais pas les joueurs pour ça, je ne le ferais pas. Mais comme comme ils en ont tous la capacité…» Résultat, sur la pelouse dimanche, ça sent l’envie de beau jeu, du geste parfait. Parfois même un peu trop. Il faudra certainement à un moment simplifier tout ça… Toutefois, quand on voit le onze de base aligné hier par Fangueiro, on se dit qu’il ne pourrait pas vraiment faire autrement. Sauf à jouer contre nature.
Pratiquement toute la feuille de match présente à Differdange sentait le foot léché et offensif. Avec un Hamzaoui, par exemple, arrivé à Differdange en tant que n°10 voici deux ans et recyclé en… arrière droit. Le jeune Tun Held aussi, sur l’autre flanc défensif, dont son coach disait la semaine dernière qu’il est «offensivement peut-être bien plus fort que (l’international) Dirk Carlson». Sans parler du duo central dans l’entrejeu, avec Christian Silaj qui, lorsqu’il n’est pas blessé (ce qu’il a beaucoup été ces derniers temps), n’est pas loin d’être le meilleur box to box de BGL Ligue. Avec à côté de lui, Filip Bojic, l’un des plus beaux techniciens de notre championnat. Une paire qui a été énorme. Et là, on ne vous a pas encore parlé de la division offensive proprement dite, qui était composée de Patrik Teixeira, Semsudin Dzanic, Artur Abreu et du buteur gambien arrivé de Belgique «Ibou» Sawaneh.
On se doit aussi de dire que la réplique de Differdange a été vraiment très très décevante. Il en sera tout autrement vendredi prochain avec la réception du Fola. «Pourquoi changerait-on notre manière de jouer alors qu’on enchaîne les victoires et qu’on semble sur le bon chemin ?», s’interrogeait tout haut Fangueiro dimanche. «Après, évidemment, on va faire attention à notre adversaire. On le connaît déjà et on l’a, en plus, scouté. On est motivés et confiants. Sans l’être de trop non plus.»
Julien Carette