La première partie de la saison de Nationale 1 s’achève avec une constante : l’ultra-domination de Steinsel, qui écrase tout. L’Amicale parviendra-t-elle à rester invaincue jusqu’au bout? C’est la seule question qui se pose à l’issue des 14 premières journées de championnat en saison régulière. Derrière Steinsel, Dudelange et les Pikes résistent. Pour les autres, c’est plus compliqué…
1.INVINCIBLE AMICALE
28 pts (14 v – 0 d)
Annoncée dès le début de la saison comme principale candidate à la succession du T71, l’Amicale n’a pas déçu. Avec un effectif quasi inchangé par rapport à la saison dernière et le seul remplacement de John Reimold par un Jordan Hasquet qui s’est rapidement et facilement intégré à l’armada de Ken Diederich, les Fraisiers ont écrasé tout ce qui se trouvait sur leur chemin.
Meilleure attaque, et de très loin, meilleure défense, et de très loin, tous les voyants sont au vert pour Steinsel, qui a à chaque fois franchi sans encombre les rares défis qui lui étaient confiés. On se disait qu’ils seraient éventuellement en difficulté face au triple champion en titre dudelangeois. Mais même si Steinsel a souffert à domicile face au T71, l’équipe a trouvé les ressources pour s’imposer (82-78). La formation steinseloise a ensuite trouvé un peu de résistance contre les Musel Pikes avant de s’en sortir finalement (80-86). Et depuis, le rouleau compresseur des Jaune et Violet n’a laissé que des miettes à ses adversaires, hormis une petite frayeur en Coupe face à Contern.
Avec le meilleur 7 majeur de la ligue (Melcher, Jeitz, Schartz, McDaniel, Picard, Laurent, Hasquet) l’Amicale paraît invincible. Capable de jouer vite, en force, de briller à longue distance et de défendre comme des forcenés, la seule question qui existe maintenant est : qui va pouvoir battre l’Amicale cette saison? D’ici la fin de la saison régulière, on ne voit pas trop. Mais comme le rappellent à l’envi le staff et les joueurs : « Ce n’est pas maintenant qu’on doit être bons. Il faut gagner les matches qui comptent. » Pour Steinsel, le championnat débutera vraiment au moment du top 6… avant de monter encore en puissance pour le dernier carré. Et l’explication finale.
2.DUDELANGE, PAS SI LOIN
25 pts (11 v – 3 d)
Quand on est triple champion en titre, on fait bien sûr partie des favoris à sa propre succession. Mais avant le début de la saison, on se doutait que le chemin des Dudelangeois ne serait pas un long fleuve tranquille.
Il n’est jamais anodin de changer d’un coup son coach, son Américain et d’assister au départ de plusieurs éléments et à l’arrivée de plusieurs autres, côté luxembourgeois. Il fallait logiquement du temps pour que les joueurs s’adaptent au jeu de Phil Dejworek, pour encaisser l’arrêt de l’immense Frank Muller, les départs de l’énorme Ryan Sharry ou encore de Tim Kauffmann et l’arrivée de Willis Hall ou encore Chris Jones pour ne citer qu’eux.
Parfois, la mayonnaise peut prendre rapidement. Parfois, ça prend plus de temps. Et parfois, ça ne prend pas. Rapidement, les doutes ont émergé concernant les capacités de Willis Hall. L’Américain, plus petit que ce qui était annoncé, n’est pas un mauvais joueur en soi, mais il éprouve de réelles difficultés à prendre ses responsabilités. Sur la sellette depuis le début de la saison, il a vu Andrais Thornton arriver pour prendre sa place. Mais, à court physiquement, celui-ci n’a finalement pas délogé de sa place un joueur loué par ailleurs pour ses vertus de bon camarade et de grand professionnel. Avec Travis McKie, le T71 semblait avoir trouvé la perle rare. Mais il n’était pas non plus le joueur idoine pour Dudelange, qui a donc continué avec Hall, dont le contrat court jusqu’à la trêve de Noël. Mais depuis deux semaines, Eric Anderson est arrivé. Et même s’il n’est pas exceptionnel, il semble bien que ce sera lui qui occupera le poste de deuxième Américain, aux côtés de l’inamovible Nelly Stephens.
Bien sûr, tout le monde a été marqué par l’énorme gifle infligée par le Basket Esch sur le parquet dudelangeois (61-103) et rapidement on a parlé de fin de règne. D’équipe à la dérive.
Mais alors que les basketteurs sont désormais en vacances, si on regarde les résultats, on constate que Dudelange est, certes, loin de l’Amicale. Mais est devant tous les autres, avec trois défaites en 14 matches. Bien sûr déjà qualifiés pour les play-offs, les Dudelangeois semblent capables de hausser largement leur niveau de jeu. Et ils savent mieux que quiconque que ça ne sert à rien de terminer la saison régulière invaincu… s’il n’y a pas de titre au bout.
Et avec sa revanche prise en Coupe contre les Musel Pikes, le T71 est toujours en lice sur les deux tableaux. Finalement, tout va plutôt bien pour eux.
3.ON A RETROUVÉ LES PIKES
24 pts (10 v – 4 d)
Prenez une équipe inchangée par rapport à la saison dernière, ajoutez-y simplement un jeune prometteur (Joe Kalmes) et changez le coach pour replacer sur le banc l’homme qui a façonné tous les joueurs mosellans (Frank Baum). Mélangez et vous obtenez ce qui se fait de mieux sur le plan collectif en Nationale 1, cette saison.
Tous les joueurs des Musel Pikes sont d’accord avec ce constat : « Le fait de démarrer le championnat avec la même équipe nous fait gagner du temps. » Et effectivement, alors que leurs adversaires étaient en train de s’adapter avec leurs nouveaux joueurs américains, les Musel Pikes pouvaient tranquillement travailler avec la même doublette que l’an passé, composée de Clancy Rugg et Jarmar Gulley.
Avec Baum de retour, les Mosellans ont retrouvé de la rigueur. Ils remportent tous les matches qu’ils doivent gagner, avec toutefois une tâche : cette défaite surprenante contre Contern. Le reste, c’est une démonstration de réalisme, de jeu collectif bien léché… et deux nouveautés : les Musel Pikes, souvent réputés pour ne jouer qu’à six, ont désormais un banc. Et Gulley (27 points, 10 rebonds de moyenne) a franchi un cap et s’est mué en go-to-guy, celui qui a cruellement manqué aux Mosellans ces dernières saisons.
Les Musel Pikes l’ont annoncé rapidement, ils ne visent pas les play-offs mais « beaucoup plus haut ». Au vu de ce qu’ils proposent au fil des journées, force est de constater qu’ils seront difficiles à arrêter.
4.ESCH EST DANS LES TEMPS
22 pts (8 v – 6d)
En début de saison, les Eschois faisaient peur. Avec notamment le renfort de Patrick Arbaut, les hommes de Franck Mériguet apparaissaient comme de très sérieux concurrents pour le haut du tableau. Sur le papier effectivement, prendre la même équipe que celle qui a poussé l’Amicale dans ses derniers retranchements lors du Final Four et ajouter un élément de classe comme Pat Arbaut est forcément positif.
Zeke Upshaw à la place de Jerrell Williams, Hodges et Svitek fidèles au poste, toutes les pièces du puzzle semblaient en place pour aller loin.
Après 14 journées de championnat, le bilan est plutôt positif, puisque les Eschois sont pratiquement assurés de disputer les play-offs. Mais les coéquipiers des frères Biever pèchent parfois par leur manque de régularité : capables d’humilier le T71 sur son parquet, ils sont également capables de perdre contre le Sparta ou la Résidence, preuve qu’il y a encore du boulot avant de prétendre jouer les premiers rôles comme les autres ténors du championnat.
Ce manque de constance se constate également dans les matches, où Esch est capable de mener pendant toute une rencontre… pour finalement la perdre, comme ce fut le cas samedi, face au T71.
5.ETZELLA, LES FÊTES AU CHAUD
21 pts (7v – 7d)
Présent au Final Four la saison dernière, Etzella nourrissait bien sûr de hautes ambitions pour cette nouvelle saison. Pour l’occasion, Nelson Delgado, initialement décidé à dire stop, avait tellement pris de plaisir qu’il a choisi de rempiler une saison de plus. Sur le plan de l’effectif, hormis le départ de Tim Giver, qui ne faisait plus partie des plans de Jan Enjebo depuis longtemps, Anthony Simpson, remplacé par Justin Smith est le seul mouvement notable.
Tout démarre plutôt bien, avec un succès solide sur le parquet de la Résidence avant d’enchaîner par une victoire tranquille contre Contern. Mais quand Etzella va rencontrer les costauds, ce ne sera pas la même histoire. Etzella va s’incliner face aux Pikes, deux fois, au T71 deux fois, a été puni par l’Amicale et… par Soleuvre et le Basket Esch.
Justin Smith, très décevant, a fait les frais des résultats en dents de scie mais Alex Francis (14 points, 11 rebonds en 4 matches) ne fait pas encore des merveilles non plus alors que Billy McNutt compile 18 points et 12 rebonds.
Cette saison, le problème n’est pas seulement dû à l’Américain. Mais hormis Nelson Delgado, bientôt 36 ans (18 points) et son cousin Jairo (14 points) et une défense de fer et un peu Philippe Gutenkauf (près de 10 points), les autres Luxembourgeois n’apportent pas ce qu’on est en droit d’attendre d’eux.
Etzella, sorti sans ménagement de la Coupe par les Hedgehogs, a toutefois su terminer la saison par un large succès très important contre le Sparta, qui lui permet de confirmer sa cinquième place au championnat. Avec une belle avance sur la Résidence.
6.WALFER BIEN PARTI
19 pts (5v – 9d)
Le promu walferdangeois nourrissait de belles ambitions pour son retour dans l’élite après un an de purgatoire en Nationale 2. Avec un effectif renforcé par les présences de Max Schmit et Vic Heuschling notamment, les hommes d’Amadeo Dias ont des arguments à faire valoir contre n’importe qui.
Mais la saison de la Résidence a été faite de hauts et de bas. Pour le moment, les Walferdangeois n’ont pas battu d’équipes mieux classées qu’eux, à la seule exception du Basket Esch. Mais comme Oliver Vujakovic et ses coéquipiers ont gagné les matches qu’il fallait, notamment contre Soleuvre, Contern ou encore Heffingen et surtout le Sparta deux fois, ils semblent malgré tout bien partis pour atteindre leur but. Et assurer leur maintien en se qualifiant directement pour les play-offs.
7.LE SPARTA DANS LE DUR
19 pts (5v – 9d)
L’an passé avait déjà été une saison galère pour Bertrange, à la recherche de son glorieux passé. Mais un mauvais casting au niveau du coach et des Américains avait empêché les favoris de l’Atert de briller.
Avec le retour aux affaires de Philippe Giberti, entraîneur qui connaît parfaitement la maison Sparta, le club affichait pour principale ambition de jouer pour une place en play-offs.
Mais le pari de faire de Augie Johnston le nouveau Kasey Ulin a fait long feu. L’ancien joueur de Bascharage n’étant définitivement pas du calibre de celui qui a permis au Sparta de remporter les derniers succès de sa glorieuse histoire.
Depuis, Kevin Anderson est arrivé mais Julien Hublart s’est à nouveau blessé. Et sans lui, le Sparta n’est pas la même équipe. Bertrange, qui vient de boucler cette année sur quatre revers de suite, a sérieusement hypothéqué ses chances de voir les play-offs cette saison encore…
8.SOLEUVRE MAL BARRÉ
18 pts (4 v-10 d)
L’an passé, tout souriait à Soleuvre, qualifié pour la première fois en neuf ans pour les play-offs. Et au bout de cinq matches dans le top 6, il ne leur manquait plus qu’un succès pour être assuré de disputer le Final Four. Malheureusement, ce sont cinq défaites de suite qui ont conclu une saison pourtant très prometteuse.
L’appétit venant en mangeant, Pitt Koster et ses coéquipiers avaient bien l’intention de continuer de jouer les premiers rôles cette saison encore. D’autant plus que si Malcolm Miller n’était plus là, remplacé par Reggie Evans, désormais rompu au championnat, Derrick Barden, très bon l’an passé, était lui fidèle au poste. Et revenu au Luxembourg dès le mois de juillet pour bien se préparer.
Malheureusement, le départ de Soleuvre sera catastrophique, avec 3 défaites initiales en encaissant à chaque fois plus de 100 points… À la mi-saison régulière, les hommes du Knapp afficheront un bilan de 3v – 6d, grâce notamment à un sursaut et deux victoires de suite face à Etzella et Contern.
Mais depuis la maudite dernière action du match contre le Sparta du 14 novembre dernier et la perte non seulement de la rencontre mais surtout de son meilleur joueur Pitt Koster, qui revenait en forme après un début de saison difficile, Soleuvre a enchaîné les défaites. Et a pris une vraie raclée sur le parquet de la Résidence lors d’un match qui pouvait lui permettre de faire le trou au championnat contre un adversaire direct.
Le calendrier n’est pas impossible pour Soleuvre mais avec un point de retard sur la sixième place, ça s’annonce compliqué pour Kevin Magdowski et ses joueurs.
9.HEFFINGEN À SA PLACE
17 pts (3 v – 11 d)
En début de saison, personne n’aurait misé un kopeck sur la capacité de Heffingen de jouer les play-offs, voire même de gagner ne serait-ce qu’un match. Mais malgré un effectif largement inférieur qualitativement à celui de ses adversaires, le promu a surpris par mal de monde en décrochant son troisième succès au bout de six journées.
Mais depuis ce fol espoir né de victoires contre Soleuvre, Contern et la Résidence, les hommes de Mark Reed ont lâché prise. Et la défaite de samedi contre Contern fait qu’ils occupent désormais la position de lanterne rouge, à égalité avec Contern.
Promis à la relégation, Tim Schmit et ses coéquipiers ont une fin de calendrier compliquée avant de penser à défendre leurs chances en play-downs.
10.CONTERN, UN BRIN D’ESPOIR
17 pts ( 3 v – 11 d)
Auteur de plusieurs saisons très difficiles, Contern se préparait à souffrir encore cette saison. Mais on n’imaginait peut-être pas que ce serait aussi dur. Orphelins de Chris Jones, parti à Dudelange, les Conternois n’ont jamais trouvé la bonne carburation. Ni pu remplacer le couteau suisse de l’an passé. Ni Raul Birenbaum (10 points, 5 rebonds, 4 passes), ni René Wolzfeld (7 points, 4 rebonds) n’ont su élever suffisamment leur niveau de jeu pour compenser le départ de Jones.
Ajoutons à cela des problèmes d’Américains et on comprend pourquoi Contern n’a remporté que trois matches.
Petit espoir toutefois avec l’éclair Alain Gengler (8 points, 4 rebonds en 22′ et plus de 10 points par match depuis six rencontres), notamment. Et malgré ce parcours horrible, Contern n’est pas encore mathématiquement condamné. Et leur belle résistance face à l’Amicale en Coupe ou leur victoire contre les Musel Pikes sont des matches sur lesquels les joueurs de Helge Patzak peuvent s’appuyer pour sauver leur peau au sein de l’élite.
Romain Haas