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[Cyclisme] Christine Majerus : «Il ne faut jamais baisser la tête»


Christine Majerus, ici lors des championnats d'Europe à Hasselt, portera une dernière fois le maillot de la sélection nationale. (Photo : hugo barthelemy/fscl)

Christine Majerus n’avait pas prévu d’y participer, mais elle s’est laissé convaincre. Explications…

Samedi, à Zurich, Christine Majerus va participer à ses treizièmes et derniers Mondiaux de course en ligne. Cela n’était pas prévu voici encore deux semaines. Elle s’en explique et rembobine un peu le film de sa carrière qui n’est pas encore tout à fait terminée.

Voici deux semaines, elle avait terminé dixième au sprint des championnats d’Europe sur un parcours complètement différent. «J’avais prévu de ne pas bouger de la course, car cela risquait de se terminer au sprint et j’ai bien fait de courir contre-nature, cela fait partie du jeu», rappelle-t-elle. Mais place à ces Mondiaux de Zurich…

Vous deviez terminer votre longue histoire avec l’équipe nationale lors des derniers championnats d’Europe. Finalement, c’est à Zurich que vous refermez le dernier chapitre avec ces Mondiaux…

Christine Majerus : C’est vrai que j’avais déjà pris ma décision de ne pas y participer au vu de la difficulté du parcours. Je suis quelqu’un qui aime bien me présenter dans les grands évènements avec des objectifs sportifs, que ce soit pour les championnats d’Europe ou des championnats du monde. C’est compliqué d’aller à Zurich avec l’ambition de faire un résultat qui mérite d’être appelé résultat. Mais les responsables de la fédération m’ont demandé de venir pour le groupe et pour être trois filles au départ. On ne sait jamais…

Un bon résultat est impossible?

Je suis réaliste, je sais que ma forme n’est plus la même qu’il y a un ou deux mois. Peut-être que cela me permettra d’envisager la course différemment. Je ne m’attends pas à faire un super résultat à Zurich. Si ce n’est faire mes derniers Mondiaux avec la fédération et terminer l’aventure dont ils faisaient partie également. C’est ça l’idée.

Cela vous permettra de courir libérée…

Cet argument, je veux bien l’entendre sur un circuit moins dur que celui-là (elle rit). Si on n’a pas les jambes, on peut courir libérée (elle rit), cela ne servira à rien. Bon, je prendrai le départ avec l’envie de faire de mon mieux malgré tout.

Si j’arrête, c’est que je suis hors délai ou qu’on m’a sortie du circuit

On peut imaginer que vous allez chercher à terminer vos derniers Mondiaux…

Je ne suis pas du genre à arrêter une course. Si j’arrête, c’est que je suis hors délai ou qu’on m’a sortie du circuit. Toutes les courses, j’ai à cœur de les terminer en dépit du résultat. Ce serait bête de dire que j’y vais juste pour terminer ma carrière. J’irai pour faire de mon mieux.

Étant donné que les espoirs qui ont un podium à part disputent la course élite, pensez-vous pouvoir aider Marie Schreiber?

Si je peux l’aider, la guider, je le ferai. Mais dans la bosse, il faudra qu’elle pédale elle-même. Sur un circuit aussi dur, avec des bosses à répétition, le travail d’équipe est limité, mais évidemment, je ferai ce que je peux si cela peut lui apporter quelque chose.

Il y a des parties très raides qui ne me conviennent pas du tout. Cela restera un circuit pour grimpeurs

Vous évoquez le parcours. Est-il aussi terrible qu’on le dit?

Oui, j’ai passé une année d’études à Zurich, je connais le déroulé du Zürichberg. C’est pour ça d’ailleurs que j’avais pris ma décision assez tôt pour ne pas y aller. Après, il y a aussi des parties roulantes. Avec une très grande forme, on peut survivre. Mais il y a des parties très raides qui ne me conviennent pas du tout. Cela restera un circuit pour grimpeurs. Preuve en est, pas mal de concurrentes de mon profil ont pris la décision de ne pas courir pour laisser la placer à quelqu’un d’autre. Personnellement, je ne prends la place de personne, donc ça va. Ce sont des championnats proches du Luxembourg, ce n’est pas au Rwanda (NDLR : lieu des championnats du monde 2025), mon empreinte carbone n’est pas élevée (elle rit). Ce sont des coureurs typés grimpeurs qui vont s’imposer, je pense.

Selon vous, qui sera favori?

Demi (Vollering) a montré qu’elle était en forme. Elle est aussi prête dans sa tête. Elle aura de la concurrence dans sa propre équipe des Pays-Bas. Il faudra voir si une Marianne Vos digère la bosse. C’est sans doute un poil trop difficile, mais il faudra s’en méfier. Lotte (Kopecky) viendra pour défendre son titre. Pour elle, il n’y a rien qui est dur. Mais cela lui convient également moins bien que les Mondiaux de l’an passé, à Glasgow. Elle viendra pour défendre son titre. Mais elle sera un peu moins favorite que Demi.

La distance fera des dégâts?

Comme dans toutes ces grandes courses. On l’a vu aux Jeux olympiques. À la fin, seuls les coureurs frais peuvent faire quelque chose. En plus de la difficulté, du stress et de la pression, oui, les dix kilomètres de plus peuvent jouer. Et puis, il faut se méfier du mauvais temps. Dix degrés, de la pluie, cela peut faire souffrir les organismes trop maigres. C’est ce qui fait que les Mondiaux sont une course à part.

Vous allez disputer vos treizièmes Mondiaux. Gardez-vous le souvenir de votre première participation, en 2007, à Stuttgart?

Cela fait très longtemps, je n’ai pas fini, on m’avait sortie de la course. C’était (Marta) Bastianelli (l’Italienne s’est retirée l’an passé) qui s’était imposée. Elle s’était fait prendre par la patrouille après (elle avait été suspendue un an). J’ai mis longtemps d’ailleurs à jouer un rôle dans les Mondiaux ou du moins à obtenir un résultat digne de ce nom. À vrai dire, j’ai plus de Mondiaux où j’ai de mauvais souvenirs que de bons souvenirs.

Il y a quand même cette sixième place à Bergen en 2017…

Oui, j’ai eu quelques bons résultats dans cette période. J’ai fait onzième en Écosse. Il y avait de bons parcours pour moi et un bon état de forme en fin de saison. Quand c’est comme ça, ça fait plaisir de faire des Mondiaux. Voilà, samedi, je vais quand même essayer d’en profiter. Il ne faut jamais baisser la tête. J’ai décidé d’y aller, donc je vais me donner à fond. Je vais essayer de faire de mon mieux pour ne pas voir de regrets.

Les premiers Mondiaux sur route de Christine Majerus (ici en rouge), en 2007, à Stuttgart. Photo : kb

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