La Banque européenne d’investissement (BEI) va fermer sa crèche réservée aux personnels, après 25 ans d’existence. 44 employés vont se retrouver sur le carreau. Les syndicats LCGB et OGB-L dénoncent une décision brutale, et surtout une forme de vide juridique dans la loi, qui ne permet pas d’encadrer ces services de façon sécurisée. Les syndicats craignent d’autres fermetures de crèches internes, dans la même situation de fragilité.
Pour déposer son enfant à la crèche «Attitude l’Abeille», au cœur de la BEI au Kirchberg, il fallait justement… travailler à la BEI. Un « extra » possible depuis 1995, comme il en existe parfois dans les grandes entreprises. Une situation bien pratique pour les jeunes parents, qui n’avaient que quelques étages à descendre pour récupérer les bambins. «Sauf que les parents ont reçu la consigne, il y a peu de temps, de chercher des places en crèche ailleurs, explique Céline Conter. Ils ont été surpris. Ils sont allés voir le personnel de la crèche pour demander des explications. Et c’est comme ça que le personnel a compris que leur métier allait disparaître.» Aucune échéance précise n’est connue pour le moment.
Dans un communiqué envoyé ce lundi, les syndicats dénoncent « une décision unilatérale de la BEI d’arrêter d’offrir ce type de services à son personnel » et encore « une indifférence envers les salariés de la crèche mais également envers les parents ».
Surtout, les syndicats craignent la multiplication des fermetures de ces crèches internes. « Nous entendons des bruits de couloir dans d’autres grosses structures », glisse le LCGB.
Un simple « contrat de prestation »
Pour les syndicats, il n’existe pas de cadre juridique adapté. « Une crèche classique, si elle perd un client, c’est un enfant de moins. Une crèche interne à l’entreprise, c’est tout qui s’écroule, explique Céline Conter. On parle quand-même de 44 employés là. Mais le contrat qui lie la structure à l’entreprise est un simple ‘contrat de prestation’. Une durée est définie, et quand ça s’arrête, rien n’oblige à justifier de l’arrêt, ou de la non-reconduite. »
Le contrat de la crèche de la BEI courait sur 25 ans. « Il peut donc être arrêté sans motif cette année », précise Céline Conter. « Sans que l’on pose la question de la reprise du personnel non plus. Certains employés ont plus de 20 ans d’ancienneté du coup ! »
Les syndicats demandent des justifications sur l’arrêt de l’activité de la crèche et revendiquent le cas échéant une solution vivable pour le maintien dans l’emploi des salariés concernés.
Le Quotidien est pour le moment en attente de réponse de la part de la BEI.
Hubert Gamelon