Le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, s’est dit «tendu» à son arrivée, jeudi, au sommet européen extraordinaire consacrée au budget de l’UE pour la période 2021-2027. «Je ne sais pas quelle sera l’issue», ajoutait le chef du gouvernement.
Pour le Luxembourg, les enjeux du «marchandage» engagé à Bruxelles sont multiples. Ce n’est cependant pas l’enveloppe financière qui préoccupe le plus Xavier Bettel, mais plutôt l’attitude de bon nombre de ses homologues. «Beaucoup se contentent de faire un calcul d’épicier. Leur équation est de savoir ce qu’ils devront payer et ce qu’ils obtiendront en retour. Or l’UE est bien plus qu’une calculatrice», déplore le Premier ministre.
«Le Luxembourg apporte par tête d’habitant 1,50 euro par jour au budget de l’UE. Toutes les libertés dont nous bénéficions valent bien plus que. On omet toujours de reconnaître la libre circulation ou le marché commun», enchaîne Xavier Bettel.
Charles Michel, frère caché de David Copperfield ?
Ces derniers mois, l’UE s’est fixé de nouvelles priorités. La politique sécuritaire, le virage numérique mais aussi la lutte contre le changement climatique doivent être renforcés. «Il faut se donner les moyens de ses ambitions. Je ne sais pas si Charles Michel (NDLR : le président du Conseil européen) est un frère caché de David Copperfield, mais en investissant moins, je ne sais pas comment on pourra réaliser les objectifs retenus», ironise le Premier ministre.
Le Grand-Duché pourrait être pris au piège. La proposition de budget soumise par Charles Michel prévoit des coupures dans le personnel. «Je vais tenir un plaidoyer pour le maintien du Luxembourg comme siège des institutions européennes. La fonction publique européenne doit être renforcée d’une manière globale. Je ne compte pas accepter que le siège grand-ducal soit affaibli au profit de Bruxelles et de Strasbourg», clame Xavier Bettel.
Jeudi après-midi, il a toutefois dit avoir bon espoir qu’un accord sur le budget pluriannuel puisse être trouvé.
D. M.