Réuni en conseil d’administration mercredi soir, Post Luxembourg a révélé ce jeudi matin en conférence de presse la liste des bureaux de poste dont la fermeture est planifiée au cours du premier trimestre 2016. 35 agences sur 97 sont concernées.
Voici le détail des 35 bureaux concernés : Arsdorf, Aspelt, Beaufort, Berdorf, Bettendorf, Bissen, Canach, Consdorf, Dalheim, Dippach, Eischen, Eschdorf, Esch-sur-Sûre, Garnich, Grosbous, Harlange, Kleinbettingen, Koerich, Kopstal, Lintgen, Luxembourg-Kirchberg, Luxembourg-Monnet, Niederfeulen, Oetrange, Perlé, Remerschen, Roeser, Roodt-sur-Syre, Rosport, Septfontaines, Steinsel, Tétange, Useldange, Wecker et Wilwerwiltz.
Ces bureaux ont aujourd’hui des horaires d’ouverture restreints à 4 heures par jour et représentent 5% des transactions du réseau, précise le groupe. « Depuis la loi du 26 décembre 2012, le réseau de vente de POST n’est plus considéré comme faisant partie du service universel. De plus, le coût du réseau de vente ainsi que la situation économique de POST Courrier et POST Finance ont été pris en compte », indique le groupe dans son communiqué.
Post indique que 45 des 97 bureaux actuels concentrent 80% des opérations. Vingt emplois sont concernés par ces fermetures et seront réaffectés vers les grands et moyens bureaux.
Développement des Points POST et des stations PackUp
Pour compenser ces fermetures, Post indique que de nouveaux « Points POST » seront développés dans les magasins partenaires comme les stations-service ou les Cactus/Shoppi. « En réponse à la question de l’alternative souhaitée au bureau de poste, 85% des répondants citent les centres commerciaux », pour leur côté pratique, leurs horaires étendus et leurs facilités de stationnement, souligne le groupe. « Les opérations les plus fréquentes pour lesquelles les personnes se rendent dans les bureaux de poste sont l’achat de timbres ou d’enveloppes préaffranchies , suivi par la récupération de colis , l’envoi de lettres ainsi que la remise ou la récupération d’envois recommandés. »
Aussi, le nombre de stations « PackUp » (32 aujourd’hui) doublera d’ici fin 2016. « La consolidation du service Self POST sera poursuivie avec des guichets automatiques disponibles pour les clients 24/24 », précise Post Luxembourg.
Le rôle du facteur étendu
Le groupe compte aussi s’appuyer sur le développement des offres en ligne et la mutation du rôle du facteur, auquel il est par exemple possible, depuis le 26 octobre dernier, d’acheter des timbres ou de confier des opérations courantes (dépôt d’argent, réacheminement de courrier etc.).
Le groupe assure ainsi que sa « présence physique » va « évoluer » au Luxembourg, « sans pour autant diminuer », voire qu’elle sera « amplifiée » grâce à une « diversification de son réseau de vente ». « L’entreprise s’adapte au mode de vie actuel et vise à satisfaire les clients qui demandent des sites facilement accessibles avec des horaires d’ouverture étendus. »
Le 20 novembre dernier, le comité de direction s’était réuni «pour évaluer la pertinence de conserver certains de ses bureaux de poste», selon la formule de la responsable de la communication, Carmen Engels. Trois jours plus tard, le syndicat des facteurs avait fait savoir via un communiqué qu’il refuserait toute fermeture massive de bureaux, sous prétexte qu’il engagerait la «sécurité» et la «rentabilité» de l’entreprise. Et d’insister sur l’importance de la notion de «service public».
«Le silence des communes»
Raymond Juchem, président du syndicat des facteurs, a confié au Quotidien regretter le fait que Post Luxembourg aura finalement choisi de ne pas tenir compte d’une proposition qui avait semblé raisonnable aux yeux du syndicat et qui aurait consisté en la réduction progressive du réseau de vente «au cours des neuf prochaines années» .
Le 25 novembre, le LCGB avait déploré par communiqué une «absence de volonté de dialogue» de la part de la direction, réclamant des «mesures provisoires». Ainsi par exemple, en 2006, comme l’a rappelé Raymond Juchem, il a été décidé de diminuer les horaires d’ouverture de certains bureaux de poste moins fréquentés. Mais ce qui étonne le plus ce syndicaliste, c’est le silence des communes concernées et de leur syndicat, le Syvicol (Syndicat des villes et communes luxembourgeoises) : «Le Syvicol et les communes devront assumer leurs responsabilités dans ce dossier.»
Le Syvicol «n’exclut pas de communiquer sur le sujet au cours des prochains jours», nous a-t-on fait savoir. Aussi, pour l’instant, aucune commune n’aurait contacté le syndicat en la matière.
Le Quotidien