Après l’affaire du mail ministériel pour défendre son magasin de chaussure, Corinne Cahen se voit reprocher d’avoir proposé la location d’un appartement sur la plateforme communautaire. Le CSV fulmine.
Suite et toujours pas fin de ce que l’on peut désormais appeler l’«affaire Cahen». La lettre envoyée par son compte mail ministériel pour fustiger la gestion du chantier du tram par l’Union des commerçants de la Ville de Luxembourg (UCVL) et défendre ainsi le magasin de chaussure familial n’est désormais plus le seul élément qui remet en cause l’intégrité de Corinne Cahen. En fin de semaine, l’offre d’une certaine «Corinne» pour louer un appartement sur la plate-forme Airbnb a refait surface. Nos confrères de RTL avaient révélé cette offre dès la mi-janvier et aussi confirmé qu’il s’agissait bien de la ministre. À l’époque, la nouvelle était passée assez inaperçue. Mais replacée dans le contexte du conflit d’intérêts supposé pour avoir pris en tant que ministre la défense de son propre magasin, l’opposition parlementaire a encore une fois haussé le ton.
Même si l’annonce a été retirée entre-temps, le député Fernand Kartheiser (ADR) a interpellé jeudi le Premier ministre, les deux vice-Premier ministres et la ministre de la Famille même pour en savoir plus sur cette offre de location. Le Code de déontologie que s’est donné le gouvernement indique non seulement que les ministres «doivent veiller à ce qu’aucun conflit d’intérêt susceptible de porter atteinte à leur indépendance ne survienne entre leurs fonctions publiques et leurs intérêts privés, financiers ou autres». Il y est ajouté que «les membres du gouvernement ne peuvent accepter aucune rémunération».
Frank Engel : «Corinne est une amie, mais…»
Les 80 euros de la location constituent-elles une telle rémunération non autorisée? Pour le CSV, la réponse est oui. «Corinne Cahen est une amie. Mais si elle touche un revenu complémentaire à sa fonction de ministre, il y a violation du Code de déontologie», résume le président Frank Engel en marge du congrès extraordinaire que son parti a tenu samedi à Rodange. Une nouvelle fois, un appel a été lancé au Premier ministre de saisir le comité d’éthique, chargé de vérifier si le code de déontologie a été violé ou pas.
Vendredi, les quatre partis de l’opposition étaient déjà montés au créneau pour appeler Xavier Bettel à revoir sa position. En début de semaine, le chef du gouvernement avait blanchi sa ministre en soulignant qu’aucun élément ne justifierait une démission de Corinne Cahen. «Une ministre doit défendre les intérêts de tous ses administrés et pas uniquement ceux de ses « filles du magasin »», a rétorqué samedi Martine Hansen, cheffe de la fraction chrétienne-sociale à la Chambre.
La pression sur Corinne Cahen reste importante.
D. M.
Il lui reste plus qu’à démissionner, avant qu’on la vire, ses infractions à la loi de, et pour ! ministres sont intenables visà-vis de tout citoyen honnête.