Le ministre de la Sécurité intérieure, Etienne Schneider, annonce avoir « donné instruction à la police de prendre les mesures qui s’imposent pour faire rétablir l’ordre » dans le quartier Gare. Cent arrestations de dealers y ont eu lieu en 2015, et dix-huit depuis le début de l’année. Le commissariat de la rue Glesener sera réaffecté.
L’insécurité du quartier Gare est sous le feu des projecteurs en ce début d’année. Pas moins de deux questions parlementaires ont été posées coup sur coup au ministre de la Sécurité intérieure : l’une le 8 janvier par les députés CSV Laurent Mosar et Serge Wilmes, l’autre le 13 janvier par le député LSAP Franz Fayot.
Dans ses réponses diffusées jeudi, Etienne Schneider se dit « particulièrement (…) conscient que le commerce de stupéfiants et les infractions et nuisances liées suscitent un sentiment d’insécurité dans le quartier de la Gare. À cet effet, j’ai donné instruction à la police de prendre les mesures qui s’imposent pour faire rétablir l’ordre et la sécurité dans ce quartier. »
Déménagement du commissariat de proximité fin 2016
En termes de moyens, le ministre indique que quatre policiers sont venus renforcer les effectifs du Centre d’intervention de Luxembourg-Gare le 1er janvier, portant à 39 le nombre total d’agents sur le secteur, en incluant ceux du Commissariat de proximité de Gare-Hollerich. Ces derniers déménageront d’ailleurs fin 2016 du bâtiment de la Gare pour s’installer dans le commissariat de la rue Glesener/Adolphe Fischer, après des travaux de réaménagement. « La présence d’un commissariat au cœur du quartier (…) conférera une plus grande visibilité à la police », souligne le ministre.
Des postes créés pour augmenter la présence policière sur le terrain
Aussi, Etienne Schneider affirme que la réforme de la police, actuellement en cours, aura pour effet « d’augmenter la disponibilité des agents sur le terrain ». D’une part via le recrutement de 340 inspecteurs de police d’ici 2018, d’autre part par le transfert progressif des tâches administratives et techniques à du personnel civil (45 postes seront créés), et non plus policier, « permettant ainsi de libérer du temps » à ce dernier pour ses missions de terrain. « Ces mesures, ensemble avec la réorganisation territoriale projetée permettront de renforcer la présence policière sur l’ensemble du territoire, et en particulier dans les quartiers sensibles », assure le ministre.
18 arrestations en 2016, 100 en 2015
Les deux questions parlementaires ont en tout cas fait réagir Etienne Schneider, qui a rencontré à ce sujet la bourgmestre de Luxembourg, Lydie Polfer, le 1er février. « Des échanges réguliers auront lieu », souligne le ministre. Aussi, deux actions d’envergure ont été menées par la police au cours des dernières semaines dans le quartier, donnant lieu à 18 arrestations. Des opérations amenées à se répéter fréquemment, certifie Etienne Schneider.
Le ministre rejette ainsi l’accusation d’inaction de la police faite par le député Franz Fayot : « L’arrestation de 100 vendeurs de stupéfiants (au cours de l’année 2015, ndlr) ne peut certainement pas témoigner d’une présence insuffisante de la police dans ce quartier. Si les actions du personnel en uniforme et en civil n’ont certes pas permis d’endiguer complètement ce phénomène, il importe de souligner que la police seule ne pourra apporter toutes les réponses appropriées. »
Le Quotidien / S.A.