L’accord de coalition a été signé lundi à 17 h. Voici les grandes lignes du programme de Gambia II pour les cinq années à venir.
Mobilité
La mise en œuvre de la mobilité multimodale restera une des grandes priorités des cinq années à venir. Les investissements seront augmentés de manière considérable afin de permettre de réaliser encore plus efficacement les projets qui s’y rapportent. Un plan national de mobilité sera élaboré et adapté à la demande projetée pour l’horizon 2035. Une stratégie nationale de stationnement sera élaborée. La capacité des P&R sera renforcée à l’horizon 2020 et doublée à long terme. La mise en place d’infrastructures cyclables attractives et sécurisées sera accélérée, tant pour les déplacements quotidiens que pour le cyclotourisme.
Concernant le tram, la ligne 1 vers l’aéroport du Findel et la Cloche d’or est à finaliser à l’horizon 2021/2202. Les extensions vers Hollerich, le Centre hospitalier de Luxembourg, Findel et Kuebebierg seront planifiées et progressivement réalisées. Le projet de tram rapide entre Luxembourg et Esch-sur-Alzette sera intégré dans tous les projets routiers concernés par son tracé.
Les solutions les plus adaptées en termes de moyens de transport en direction de Munsbach et en direction d’Echternach (via Junglinster), en direction du Tossebierg ou encore entre Dudelange et Bettembourg, seront analysées lors de l’élaboration du plan national de mobilité.
La gratuité des transports publics sera introduite sur le territoire durant le premier trimestre 2020, en parallèle avec une réforme des frais de déplacement forfaitaires, déductibles des impôts. Le réseau des radars fixes sera développé en fonction des besoins identifiés et sera complété par des radars tronçons et des radars feux rouges.
Logement
La création de logements publics sociaux et à coût modéré sera dynamisée en développant le parc public de logements locatifs. La vente de logements sociaux publics sera strictement limitée aux cas d’exception. Le gouvernement envisage la refonte complète de la loi concernant l’aide au logement et du système des subsides au logement afin de définir plus clairement les notions de «logements sociaux» et «logements à loyer modéré». Il s’agit de viser un plus grand nombre de demandeurs des aides à mettre en place, en particulier les monoparentaux et les familles avec enfants.
La loi sur le bail à usage d’habitation sera complétée par des dispositions simplifiant la sous-location et la colocation. Un cadre légal spécifique pour groupements d’habitat et coopératives de logement sera créé.
Une cellule de facilitation de projets publics sera instaurée au sein du ministère du Logement destinée exclusivement à conseiller les communes pour réaliser des projets de lotissement en régie propre. Des projets de construction d’habitations devront être réalisés le plus rapidement possible sur les terrains appartenant aux communes et à l’État. Un comité chargé de l’acquisition de terrains destinés à être libérés pour l’habitat sera instauré. Les acquisitions seront financées au travers du nouveau fonds dédié, alimenté par le budget de l’État. Les plus-values et bénéfices de cession sur les ventes de terrains seront exemptes de l’impôt sur le revenu.
Économie
Le cœur stratégique : booster la productivité des ressources grâce aux nouvelles technologies. La combinaison des technologies de l’information, des énergies renouvelables et des réseaux de transports intelligents sont au centre de la stratégie de la «Troisième révolution industrielle». Le gouvernement juge essentiel de continuer à utiliser et à développer cette stratégie, son approche participative et ses plateformes.
La politique de «multispécialisation» de l’économie sera poursuivie en développant les secteurs prioritaires : industrie, écotechnologies (y compris l’économie circulaire et la mobilité intelligente), technologies de la santé, technologies spatiales, services et technologies financiers et logistiques qui s’appuieront sur les technologies de l’information et de la communication en tant que moteur horizontal de l’innovation. Afin de pouvoir mettre en œuvre la transformation digitale à travers tous les secteurs prioritaires, une stratégie axée sur les données digitales permettra de positionner le Luxembourg comme un pays précurseur dans le domaine de l’innovation digitale.
Afin de pouvoir s’engager sur la voie d’un développement économique qualitatif, priorité sera donnée à une stratégie maximisant les gains de productivité. La transition de l’économie linéaire actuelle vers une économie circulaire, efficiente et renouvelable qui respecte les limites des écosystèmes sera promue. Une politique de décentralisation économique sera mise en œuvre dans le cadre de la politique de l’aménagement du territoire avec comme objectif de créer davantage d’emplois décentralisés et de promouvoir la création de structures «Open Office».
Éducation
Le système des chèques-service accueil (CSA) sera analysé. L’opportunité de son remplacement par un financement moins complexe et plus performant sera étudiée et la gratuité de l’accueil et de l’encadrement des élèves du fondamental dans les maisons relais pendant les semaines scolaires sera également introduite.
L’offre de classes internationales et européennes publiques sera étendue, notamment au centre du pays. Une école européenne agréée sera établie sur le territoire de la Ville de Luxembourg. Au sud du pays, il est prévu un nouveau «lycée pilote» dans le but de dynamiser l’offre scolaire à travers un éventail de concepts pédagogiques innovants.
Une loi sur l’enseignement à domicile sera élaborée, tout comme une réforme de l’enseignement à distance et de l’eBac. Pour l’enseignement secondaire classique, des cours à distance seront développés sur le portail eBac.
De nouvelles initiatives seront élaborées en partenariat avec les chambres professionnelles en vue de valoriser la formation professionnelle. L’introduction des compétences préparant à la digitalisation des métiers et des formations et l’adaptation des formations et des supports des cours à la réalité multilingue du pays, seront deux priorités. Les offres de formation du «Life Long Learning» et la formation des adultes seront développées et des efforts de coordination seront entamés pour permettre d’augmenter la qualité des formations, de tenir compte de la flexibilisation des parcours et de garantir la transparence au niveau des certifications.
Geneviève Montaigu