L’OGBL et le LCGB sont montés au créneau, vendredi, pour dénoncer le refus continu de cinq maisons de soins d’appliquer la nouvelle convention collective FHL.
Les salariés de toute une série de maisons de soins risquent de passer des fêtes de Noël plombées par l’attitude de leurs patrons. Comme l’avait dénoncé début novembre l’OGBL, ce sont cinq gestionnaires de maisons de soins qui refusent jusqu’à ce jour d’appliquer la nouvelle convention collective du secteur FHL (hôpitaux) pour ses salariés engagés sous ce régime. Le souci majeur est que ces gestionnaires ont entretemps quitté le secteur FHL pour rejoindre le secteur SAS (secteur d’aide et de soins et du secteur social).
En été, deux nouvelles conventions collectives (CCT) ont été signées après un très long bras de fer. Depuis que ces deux CCT sont d’application, les salariés tombant toujours sous l’ancien statut FHL se voient refuser la revalorisation de leur carrière.
«Ce sont uniquement des raisons financières qui sont avancées par les directions pour justifier la non-application de la convention et la revalorisation pour lesquelles les salariés du secteur FHL se sont pourtant battus longuement», déplore Céline Conter, secrétaire syndicale au LCGB.
«J’ai un contact permanent avec le ministre de la Sécurité sociale et Romain Schneider m’a encore confirmé cet après-midi (vendredi) que l’État accorde les moyens financiers nécessaires pour permettre aux gestionnaires de verser les salaires dus aux salariés», souligne de son côté Nora Back, responsable de l’OGBL pour ce dossier épineux.
L’impasse reste de mise
Malgré la pression exercée par le camp syndical et la confirmation de l’enveloppe budgétaire du gouvernement, l’impasse reste de mise. «Le conflit social s’aggrave», regrette Nora Back.
Vendredi, le LCGB a eu une entrevue avec le ministre Romain Schneider et avec des représentants du ministère de Travail pour débloquer les choses. En vain. «On est un peu déçu, mais les gestionnaires semblent redouter l’impact de la réforme de l’assurance dépendance, qui va entrer en vigueur le 1er janvier. Ils partent un peu dans l’inconnu et redoutent les déficits», note Céline Conter.
Cette justification n’est cependant pas suffisante aux yeux des syndicats, qui perdent patience. «Les employeurs des maisons de soins semblent continuer à penser qu’ils peuvent tout se permettre», fustige Nora Back. «Si plus rien ne change d’ici la fin de l’année, on est décidé à saisir dès janvier le conciliateur», annonce Céline Conter, tout en précisant que le LCGB, minoritaire dans le secteur, va s’allier à l’OGBL pour mener ce combat. En cas d’échec d’une conciliation, une grève dans le secteur n’est pas à exclure.
«Taper du poing sur la table»
Si les gestionnaires des maisons de soins concernées (Hospices civils de la Ville de Luxembourg, ZithaSenior, Sodexo, Les Parcs du 3e âge et Servior) sont attendus au tournant, il en va de même pour le gouvernement. «Il faut que Romain Schneider tape du poing sur la table», insiste Céline Conter.
«L’argent public qui vient du contribuable est censé garantir des prestations optimales et de qualité aux ayants droit. C’est pourquoi l’OGBL revendique du gouvernement qu’il assume ses responsabilités et qu’il tienne ses engagements. Le cas échéant, il ne peut y avoir aucun argument de la part des employeurs, dans ce secteur non marchand, pour continuer à priver leurs salariés de leurs droits», enchaîne Nora Back.
Seul le conflit social au niveau des Hospices civils de Luxembourg semble pouvoir être résolu, à condition que le nouveau collège échevinal donne son accord. Les choses risquent de se compliquer particulièrement pour Sodexo à Bettembourg (An de Wisen) et ZithaSenior. Les syndicats ne vont pas pour autant baisser les bras avant d’avoir gagné ce nouveau bras de fer, qui ne connaît pour l’instant que des perdants…
David Marques