Accueil | Politique-Société | Grippe aviaire : l’angoisse des éleveurs luxembourgeois

Grippe aviaire : l’angoisse des éleveurs luxembourgeois


Les éleveurs, professionnels ou amateurs, sont invités à confiner leurs volatiles jusqu'à nouvel ordre. (photo AFP)

Des foyers de grippe aviaire ont été décelés dans des élevages amateurs à Keispelt, Niederfeulen et Schrassig. Une centaine de volailles ont été euthanasiées. Tout transport de volailles est interdit au moins jusqu’à la fin de semaine prochaine. Un embargo qui paralyse les éleveurs.

Voilà une affaire qui tombe bien mal pour les éleveurs de poulets professionnels luxembourgeois. Le développement de cette activité est tout récent au Luxembourg et les agriculteurs qui se sont lancés n’ont donc pas encore les reins très solides.

Depuis le début de l’année 2016, quatre collègues (cinq aujourd’hui) ont décidé de s’unir pour créer avec un vrai succès l’étiquette Lëtzebuerger Poulet. Ce sont pratiquement les seuls éleveurs de poulets fermiers du pays. Leur porte-parole, Tom Jungblut, est très inquiet  : « Le problème, c’est que les frontières sont fermées jusqu’à nouvel ordre et qu’il n’y a pas d’abattoir au Luxembourg. Nous allons à Bertrix, en Belgique. Si la situation n’évolue pas, nous ne pourrons donc rien faire. »

Jusqu’à présent, aucun poulet porteur du virus n’a été décelé dans les six structures professionnelles de Lëtzebuerger Poulet. Tous les volatiles malades proviennent d’élevage familiaux, et cela rend Tom Jungblut amer  : « Les gens devraient se rendre compte que lorsque l’on a des animaux chez soi dont d’autres font l’élevage, il faut absolument prendre toutes les précautions. La première est de ne pas acheter les volailles n’importe où, au risque d’importer les maladies. »

Lire aussi : Grippe aviaire au Luxembourg : trois élevages contaminés et euthanasiés

 

Et les contaminations peuvent être très rapides  : « C’est une grippe… un oiseau sauvage qui va se nourrir près d’un poulet malade, un rat ou une souris qui entre dans le poulailler où l’un des oiseaux porte le virus, cela suffit pour propager la maladie. » Tom Jungblut insiste pour que les règles édictées dans ce cas d’urgence soient respectées par tous  : « Il est primordial de confiner les volailles pour qu’elles ne puissent pas entrer en contact avec d’autres êtres vivants. Même si on hésite parce qu’elles seront moins heureuses à l’intérieur qu’à l’extérieur, vu les circonstances actuelles, il faut absolument le faire si l’on veut éviter une vraie catastrophe! »

Pour les éleveurs de poulets, les prochains jours seront décisifs. Si la prochaine livraison des poulets pourra avoir lieu ce week-end comme prévu puisque les volailles sont allées à l’abattoir mercredi dernier, la prochaine est en sursis. « Elle est prévue pour le 24  juin, nous verrons bien… », soupire Tom Jungblut.

Erwan Nonet