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Exportation de bois vers la Chine : le Méco dit stop


Selon le Méco, ces images se répètent dans les forêts du pays. (photo Méco)

Le Mouvement écologique aimerait que l’État freine de façon draconienne les exportations du bois luxembourgeois vers la Chine.

Pendant que le marché chinois inonde l’Europe de ses produits finis, eux repartent avec les mêmes conteneurs sur les mêmes cargos mais chargés de matière première. Le bois en est un exemple criant que le Mouvement écologique a tenu à mettre en exergue. Lundi, Blanche Weber, présidente du Méco, a dénoncé ce paradoxe sans vouloir pointer un doigt accusateur vers un responsable en particulier.

« Nous sommes tous concernés, dit-elle. Chacun a conscience du fait que notre forêt est un bien important avec lequel on partage un tas d’émotions. Il nous faut donc une bonne gestion durable et l’État a pris de bonnes décisions dans ce sens en publiant notamment un guide des bonnes conduites .»

Mais dans la pratique, il y a un gros problème, selon le Méco. « La forêt n’est plus valorisée dans la bonne direction », estime Blanche Weber. La forêt est offerte aux loisirs, aux ressources énergétiques et peut être économiquement rentable, mais il fut un temps où le pays comptait une trentaine de scieries pour valoriser le bois. Le Méco souhaiterait que la forêt remplisse mieux ses fonctions et qu’elle ne soit pas réduite à produire de la matière première pour les pays asiatiques qui comptent la Chine comme principal client.

«La situation n’est plus tenable»

Le meuble en bois a cédé sa place à l’aluminium et au PVC. « Dans le temps, on gérait la forêt selon les besoins, le forestier marquait les arbres qui devaient être abattus. Mais aujourd’hui, nous sommes dans le « just in time ». Ils doivent planter des arbres selon les conditions des Chinois et quand ces derniers passent commande pour charger les conteneurs, on abat à tour de bras même si les engins laissent derrière eux des grandes ornières parce que le sol est détrempé », explique Blanche Weber.

Si le Méco tient à sensibiliser l’opinion et les pouvoirs publics à ce sujet, c’est parce que de nombreux forestiers l’ont contacté pour dire « que la situation n’était plus tenable ». Pour autant, Blanche Weber n’a pas été en mesure de préciser de quels volumes d’exportation il s’agit, dans la mesure où « le Luxembourg n’a pas de statistiques sur cette matière ».

Le Méco demande donc une analyse de la situation tout en encourageant le retour aux menuiseries et aux meubles en bois. « Il s’agit d’abord de valoriser cette matière première avant d’en faire une source d’énergie. » Et Blanche Weber de souligner qu’une petite scierie ne peut pas rivaliser avec les prix qu’offrent les Chinois pour nos bois. « Les instances politiques doivent dire non à ces exportations car elles influencent la gestion de nos forêts », conclut-elle.

Geneviève Montaigu