Les tendances se sont affinées tout au long de la soirée de dimanche, au fil du dépouillement des bulletins depuis 14h. La majeure partie des résultats était connue à partir de 22h : la surprise vient d’Esch-sur-Alzette, où la bourgmestre socialiste sortante a été battue par le candidat du CSV. Luxembourg reste aux mains du DP, qui pourrait changer de coalition.
A l’exception de Pétange, dont les résultats n’ont pas été livrés dimanche, toutes les communes connaissaient leurs nouvelles couleurs politiques. Le CSV a fait sensation à Esch-sur-Alzette, où il a délogé le LSAP et Vera Spautz des « terres rouges », et a nettement progressé à Luxembourg. Les Verts, avec Roberto Traversini, ont fait un carton à Differdange. Le jeu des coalitions réserve aussi son lot de surprises.
Après un démarrage au coude à coude à Luxembourg-ville (34 505 inscrits) dimanche soir, le DP de la bourgmestre sortante Lydie Polfer, a pris une avance confortable sur le CSV de Serge Wilmes. Selon les décomptes terminés peu après minuit, le DP est en tête avec 30,04% et le CSV suit à 25,03%. Déi gréng arrive en troisième position, à 19,26% suivi par le LSAP (11,09%). Les 27 sièges du conseil communal sont ainsi pourvus : 9 pour le DP, 7 pour le CSV, 5 pour déi gréng, 3 pour le LSAP, 2 pour déi Lénk et 1 pour l’ADR. Les Pirates, qui escomptaient une place à la table du conseil, font chou blanc.
Le CSV enregistre donc une belle progression dans la capitale, avec deux sièges supplémentaires glanés, tandis que le LSAP en perd un. En fin de soirée dimanche, Lydie Polfer – qui devrait conserver son fauteuil de bourgmestre depuis 2013 qu’elle a par ailleurs occupé de 1981 à 1999 – restait évasive quant à la coalition des libéraux. Ils pourraient s’allier soit à déi gréng, soit au CSV. Un cas de figure qui ferait donc passer les partenaires écologistes dans l’opposition.
Esch-sur-Alzette, où sont inscrits 13 891 électeurs, a été la première des grandes villes à esquisser une tendance qui n’a cessé de s’inverser au fil des heures, avec le CSV régulièrement devant le LSAP. Les résultats se sont constamment chevauchés au cours de la soirée. Georges Mischo (CSV – 29,52%) a un temps soutenu une presque parfaite égalité avec Vera Spautz (LSAP – 29,51%), la bourgmestre sortante défiée de toute part durant la campagne. La droite reprenait ensuite une longueur d’avance sur les socialistes pour finalement s’imposer avec 30,87% des voix contre 27,86%.
Troisième, déi gréng totalise 13,54%. Les 19 sièges du conseil communal sont pourvus comme suit : 6 pour le CSV et autant le LSAP, 3 pour déi gréng, 2 pour le DP (9,11%) comme pour déi Lénk (9,53%). L’ADR, le KPL et le Parti pirate repartent bredouille.
Un peu plus tôt, du côté du CSV, on avait « les yeux rivés sur les portables, souriait Christian Weis. On ne veut pas pronostiquer mais une chose est sûre : nous avons su toucher les gens avec nos thèmes de campagne. Manque d’attractivité du centre, stationnement, disproportion de la politique sociale… Nous avons occupé ce terrain en proposant un vrai programme. »
La tête de liste Georges Mischo aussi ne voulait pas tirer de conclusions. Mais soulignait déjà une victoire : « Nous avons misé sur une équipe rajeunie. Beaucoup de personnes, même à l’intérieur du parti, nous ont dit : ‘mais pourquoi vous mettez des nobody ?’ Parce que le CSV avait besoin de tirer un trait sur le passé à Esch (NDLR : coalition et accès au pouvoir impossible en 1999 en raison de désaccords internes), et que nous avions besoin de dépoussiérer nos idées. Nous avons beaucoup travaillé avec cette nouvelle équipe… Et nous sommes là, présents à jouer le haut du classement à l’heure où l’on parle. C’est une récompense de voir les beaux scores tomber », a confié Georges Mischo à notre journaliste Hubert Gamelon.
Dudelange, qui totalise 11 197 électeurs, reste un bastion socialiste incontesté et Dan Biancalana conserve son fauteuil de bourgmestre. Le LSAP, qui occupera 10 sièges au conseil, annonçait dans l’après-midi un score de 50% sur son compte Twitter, information confirmée par les résultats tombés à 21h15 : 50,31% très exactement. Le podium est complété par le CSV (22,91% – 5 sièges) et déi gréng (13,4% – 2 sièges). Déi Lénk et l’ADR prennent les deux sièges restants sur les 19 qui étaient à pourvoir.
Diddeleng: LSAP no Lëschtestëmmen bei ronn 50%!!! #gw17
— LSAP – d’Sozialisten (@lsap_lu) 8 octobre 2017
Selon les résultats publiés sur son site internet, la ville de Differdange (11 102 électeurs) reste aux mains de Roberto Traversini (déi Gréng), bourgmestre sortant. Un exploit au vu des guerres de formations politiques et les querelles de personnes qui déchirent la commune. Les résultats officiels sont tombés peu avant 22h30 : déi gréng surclasse la concurrence, avec 35,98% des voix et 7 sièges au conseil. Le CSV rempore 19,53% et 4 sièges, le LSAP récolte 18,6% et 4 sièges également. Deux sièges seront occupés par le DP (12%), un par le KPL (5,55%) comme déi Lénk (5,25%).
Après avoir perdu la majorité en 2011, à Bettembourg (5 881 inscrits) le LSAP de Roby Biwer se place en tête avec 39,56% face à la coalition formée à l’époque par le CSV et le bourgmestre sortant Laurent Zeimet (30,09%), déi gréng (16,69%) et DP (6,25%). Une nouvelle coalition n’est d’ailleurs pas exclue. Les socialistes occuperont 6 sièges à la table du conseil, le CSV 5, les Verts 2, le DP 1 tout comme l’ADR.
Avant le scrutin, l’incertitude dominait à Kaërjeng (canton de Capellen – 6 198 inscrits) autour du CSV et le bourgmestre. Le parti, qui prend 7 sièges sur 15 au conseil, s’impose largement devant le LSAP (31,96% – 5 sièges) et les Verts (13,78% – 2 sièges). Le DP récupère 1 siège.
A Diekirch (3 463 électeurs), le LSAP confirme sa domination mais perd six points par rapport à 2011, avec un score de 47,01% des voix dimanche. Le CSV, deuxième, a convaincu 31,38% des votants, tandis que déi gréng prend 12,67% des suffrages et le DP 8,94%. Les 13 sièges du conseil seront ainsi répartis : 6 pour le LSAP, 5 pour le CSV et 2 pour le DP.
Pas de surprise à Wiltz (3 149 inscrits), où le parti du député-maire socialiste, Fränk Arndt (aux manettes depuis 2009), devance très nettement le CSV de Patrick Comes, avec 45,45% des voix contre 34,82%. Le LSAP obtient 6 sièges au conseil communal, le CSV 5 et le DP 2.
Le CSV de Romain Reitz s’impose quelque 2 200 voix devant le DP de Gilles Baum, à Junglinster (canton de Grevenmacher – 4 336 inscrits).
A Stadtbredimus, dans le canton de Remich, qui compte 1 063 électeurs inscrits, Octavie Modert – ancienne ministre du gouvernement Juncker – arrive en tête devant Marco Albert avec 539 voix contre 512.
Le CSV rafle encore la mise à Mamer (canton de Capellen – 4 401 inscrits) : avec 41,37% des suffrages exprimés, le bourgmestre sortant Gilles Roth arrive loin devant déi gréng (26,21%) et le LSAP (20,65%).
Carton plein pour le CSV toujours, à Clervaux (2 912 électeurs), où la liste conduite par Émile Eicher remporte 42,71% des suffrages et 6 des 11 sièges du conseil, très loin devant les autres partis.
Énorme score également pour le CSV et Toni Rodesch à Rambrouch (canton de Redange – 2 365 électeurs), qui totalise 51,09% des voix loin devant le LSAP (27,95%) et le DP (20,95%).
La députée socialiste Cécile Hemmen est bousculée sur ses terres de Weiler-la-Tour (canton de Luxembourg-campagne – 1 329 électeurs), par Vincent Reding qui remporte 729 voix contre 666.
Autres résultats à suivre
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