Accueil | Politique-Société | Cattenom : la proposition du Luxembourg n’emballe pas l’Allemagne

Cattenom : la proposition du Luxembourg n’emballe pas l’Allemagne


Xavier Bettel a mis un coup de pression sur la France, via Manuel Valls, proposant une aide financière pour fermer et reconvertir le site de Cattenom. (Photo Jean-Claude Ernst)

L’Allemagne a réservé un accueil tiède, mardi, à la proposition luxembourgeoise de payer pour la fermeture de la centrale nucléaire de Cattenom. Elle estime au contraire que Paris doit « prendre ses responsabilités » même sans compensation financière.

Lundi, lors de la visite du Premier ministre français Manuel Valls au Luxembourg, Xavier Bettel s’est dit prêt à « s’engager financièrement » pour forcer Paris à fermer la centrale de Lorraine. « Cattenom est un site qui nous fait peur. […] En cas de problème majeur là-bas, le Grand-Duché serait rayé de la carte », s’est alarmé le chef du gouvernement.

Pas question « d’acheter cette décision politique »

Une peur largement partagée par l’Allemagne sur le fond, pas sur la forme. « La centrale doit être fermée, la France doit enfin prendre ses responsabilités pour la sécurité des gens, aussi dans les pays limitrophes », oppose la ministre de l’Environnement de Rhénanie-Palatinat, État régional du sud-ouest de l’Allemagne, frontalier de la France. « Il n’est pas concevable que d’autres États lui achètent cette décision politique », martèle encore Eveline Lemke, du parti des Verts.

Pour son confrère de la Sarre voisine, le social-démocrate Reinhold Jost, « tout ce qui aide les Français à reconnaître que Cattenom doit être fermée » est motif de satisfaction. « Mais une chose est claire : nous ne pouvons pas racheter tous les réacteurs nucléaires bons à mettre au rebut et sujet aux pannes qui nous menacent en France et en Belgique pour ensuite les fermer », nuance-t-il toutefois.

A Berlin, le ministère fédéral de l’Environnement ne s’est pas mouillé, se contentant d’indiquer n’avoir « pas d’informations sur les modalités et le contenu concret de l’offre » du Grand-Duché.