Les eurodéputés luxembourgeois ne sont pas tendres avec la présence des Britanniques dans l’Union européenne. Ils espèrent, quelle que soit l’issue du référendum, que l’UE se montrera plus ferme envers eux.
Seule Mady Delvaux-Stehres (LSAP) se positionne clairement pour que les Britanniques demeurent dans l’UE, mais avec une contrepartie :
«Je souhaite qu’ils restent, mais pas à n’importe quel prix. S’ils font le choix de rester dans l’UE, j’aimerais qu’ils s’engagent plus pour l’Union. Mais même s’ils restent, le vote sera juste, cela va donner une société divisée avec une incertitude qui pèse.»
Pour Georges Bach (CSV), il s’agit d’une question «cruciale», mais qui ne concerne pas seulement les Britanniques : «Les eurosceptiques sont en train de démolir la maison de l’intérieur, ils profitent de chaque occasion en tant que groupe politique. Les accords que David Cameron a obtenus sur les aides sociales ne m’ont pas plu. Si on négocie trop, c’est ouvrir la boîte de Pandore.»
Et si les experts économiques ont montré que les deux partis seraient perdants en cas de sortie, c’est le volet immigration qui déchaîne les passions au Royaume-Uni, un faux débat d’après l’eurodéputé : «La question de l’immigration est mise en avant à tort, car les Britanniques ont beaucoup d’immigrés hors UE et qui viennent également des pays du Commonwealth.»
Charles Goerens (DP) se dit quant à lui «flegmatique». Pour ce dernier, il s’agit de «l’heure de vérité pour les Britanniques» qui sont les seuls souverains en la matière.
Pour l’eurodéputé, ce référendum permet à d’autres pays de l’Union «de se cacher derrière les Britanniques pour oublier leur participation dans l’intégration européenne», mais il croit aux bookmakers qui ont misé sur un rejet du Brexit.
Claude Turmes (déi gréng) est, quant à lui, pessimiste : «Je crois que le Brexit va gagner. David Cameron a été un grand eurosceptique pendant dix ans, il n’est pas crédible. Les partisans du Brexit sont plus motivés, c’est le match de leur vie.» Ce qui l’inquiète, c’est la présidence européenne qui doit incomber aux Britanniques au deuxième semestre 2017, et quid du dossier énergie? «Nous devons tabler sur une réduction de 40% du CO2 d’ici à 2020, que va signifier la sortie pour ce dossier ?», se demande-t-il.
Pour Claude Turmes, il s’agit avant tout d’une question politique interne aux Britanniques : «J’ai des contacts avec des membres du Parti travailliste, des Verts et du SNP (parti indépendantiste écossais) qui s’arrachent le plus en interne. Par contre, c’est la division la plus totale chez les conservateurs, pour eux, il s’agit d’un jeu tactique pour que George Osborne (l’actuel chancelier de l’échiquier) devienne Premier ministre.» Rien à voir avec les enjeux européens, donc.
Malgré tout, Frank Engel ne voit pas les Britanniques partir : «Ils n’auront même pas le courage de nous tourner le dos. Les étudiants, les Britanniques de l’étranger vont dire à leur famille de leur permettre de rester dans un autre pays de l’Union. Je pense que ce vote peut faire la différence.» Et si malgré tout les Britanniques votent pour le Brexit, cela peut donner des idées à d’autres pays. Pas un problème pour Frank Engel : «Tant mieux, personne n’a forcé ces pays à rejoindre l’UE. Prenez Victor Orban (NDLR : président de la Hongrie et eurosceptique notoire) qui représente le clan le plus corrompu de l’UE, il n’oserait jamais contempler la sortie, car il a trop besoin des fonds européens.»
Viviane Reding (CSV, ancienne vice-présidente de la Commission européenne) enfonce le clou :
«Y en a marre ! Cela fait des années que les Anglais freinent la progression de l’UE. C’est eux qui ont poussé vers l’élargissement et maintenant ils se montrent contre la libre-circulation qui est l’un des fondements de l’Union. Je crois plus en un divorce réussi qu’en un mariage raté. Il faut en finir avec les blocages. Nous avons perdu assez de temps avec leur traitement de faveur. Il faut désormais être clair : on est membre du club ou on ne l’est pas.»
Audrey Somnard
Ils n’ont jamais voulu de l’euros c’était déjà un signe
Qu’il nous quitte, on se développeras sans eux, c’est-à-dire sans entraves !
Au fait, il apporte quoi à l’UE le Luxembourg? Ils sont gonflés de dire que le RU n’apporte rien à l’Europe ces ressortissants d’un pays tellement minuscule que beaucoup ne savaient même pas qu’il existe..