Le Premier ministre luxembourgeois reste sceptique mais confiant que le report de la date du Brexit au 31 octobre soit le dernier. «Il s’agit d’une question de crédibilité», souligne-t-il.
En arrivant au sommet extraordinaire sur le Brexit, Xavier Bettel avait plaidé pour un «report intelligent». Pendant les négociations, le Premier ministre luxembourgeois était plutôt du côté de ceux qui ont plaidé pour un report court. Le 31 octobre serait en fin de compte «un compromis». «J’espère vraiment que ce sera le dernier report. Cela suffit tout doucement», a-t-il souligné à la sortie d’une réunion agitée.
Très sincère, Xavier Bettel a cependant été obligé d’admettre que «Theresa May ne nous a pas livré un argument qui nous aurait amené à dire ‘wow’ avant d’accorder ce nouveau report». La volonté partagée de la Première ministre britannique et du leader de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, serait toutefois «un nouveau moment». «C’est dans l’intérêt de nous tous de trouver un accord», insiste le Premier ministre.
«Une clause guillotine»
En tout cas, le 31 octobre doit être aux yeux du Luxembourg la date à laquelle «il faut fermer boutique». «Ils doivent enfin nous dire ce qu’ils comptent faire. L’UE mérite mieux que de se limiter à avoir des tractations sur le Brexit», souligne Xavier Bettel. Tous les doutes ne sont cependant pas encore dissipés.
En attendant, le «bon fonctionnement des institutions de l’UE» est primordial. C’est pourquoi tout report qui va au-delà du 22 mai, veille des élections européennes, rend obligatoire une participation du Royaume-Uni à ce scrutin. «C’est une clause guillotine. Sans participation aux élections, ils sont dehors», met en garde le Premier ministre.
Enfin passer à autre chose
L’ «avantage» de la date butoir du 31 octobre serait finalement que «le Royaume-Uni ne doit pas nommer de commissaire européen». La nouvelle Commission doit en effet entrer en fonction au 1er novembre.
«Il s’agit d’une question de crédibilité», indique Xavier Bettel, avant de conclure : «Il serait bien d’avoir enfin d’autres sujets de discussion à l’ordre du jour que le Brexit». On verra déjà plus clair au prochain sommet européen, fixé aux 20 et 21 juin.
David Marques