Ils ne comptent pas se contenter des explications fournies par la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, via son conseiller Mike Wagner. Les députés chrétiens-sociaux doutent même qu’elle puisse se sentir sereine car selon eux, tout est contre elle et les soupçons de favoritisme se confirmeraient à travers l’avis juridique que la fraction a demandé et qu’elle a distribué ce dimanche matin à ses membres.
La conclusion est claire : les conditions légales n’étaient pas remplies pour accorder une autorisation à Roberto Traversini. L’abri de jardin est situé sur une zone protégée, le Prenzebierg, et d’après le règlement grand-ducal du 20 novembre 1991, toute construction y est interdite, incorporée ou non au sol. L’autorisation délivrée le 12 août dernier par la ministre Carole Dieschbourg est déjà contraire à ce règlement, en premier lieu.
« Au lieu de délivrer une autorisation ex post, la ministre aurait dû interdire tout simplement la continuation des travaux contraires à la loi du 18 juillet 2018 sur la protection de la nature. Une dénonciation des faits litigieux aurait de même dû être faite par la ministre sans délai auprès du procureur d’État car il s’agit d’une infraction pénale », lit-on dans le document que notre rédaction s’est procuré.
Quatre autorisations manquantes
La ministre Carole Dieschbourg a révélé elle-même au micro de nos confrères de RTL, le 18 septembre, qu’elle ne savait pas exactement de quand datait l’abri de jardin et ce fut une erreur. Le dossier de demande ne paraît pas indiquer si l’abri de jardin a été construit avant 1965, date de la première loi sur la protection de la nature ou qu’il ait été autorisé après cette année par autorisation ministérielle. Bref, une trace de l’existence légale de l’abri de jardin.
« La ministre aurait dû s’enquérir de toutes les informations relatives à la conception du projet ainsi que d’un extrait cadastral datant de moins de trois mois. Faute de disposer de ces pièces, le dossier aurait dû être renvoyé au destinataire et ne pas être traité », indique l’avis juridique que le CSV a fait établir.
Le CSV va demander à avoir accès au dossier pour comprendre comment il a été traité, selon quelle procédure. De même, les députés chrétiens-sociaux estiment qu’il manque quatre autorisations de la commune de Differdange dans le dossier Traversini et que l’échevin Georges Liesch devait lui aussi passer à la trappe. Et Carole Dieschbourg. « Elle doit démissionner », conclut un député.
Geneviève Montaigu
A Mamer aussi il y a des immeubles sortis de nulle part et sans historique ni autorisation…