Sur décision du juge de la jeunesse de Luxembourg, un mineur âgé de 17 ans a été placé vendredi au centre pénitentiaire de Schrassig, a communiqué le Parquet général. Il souligne qu’il s’agit « d’une mesure exceptionnelle, mais devenue inéluctable suite au comportement de l’adolescent ».
L’administration judiciaire rappelle un contexte particulier qui a conduit à cette incarcération inhabituelle d’un mineur, prévue par la loi modifiée du 10 août 1992 relative à la protection de la jeunesse. « Dès son plus jeune âge, il s’est fait remarquer par un comportement très agressif. Depuis 2014, il a été placé dans différentes institutions tant à l’étranger qu’au Luxembourg », explique le Parquet général.
Depuis 13 mois maintenant, l’adolescent se trouve à l’Unité de Sécurité du Centre Socio-éducatif de l’État (UNISEC) en raison « de nombreuses fugues ainsi qu’à la commission d’un nombre important d’infractions pénales graves ». A son actif, détaille le Parquet général, « des faits de viol, de vols à l’aide de violences et de menaces, de coups et blessures volontaires ayant causé une incapacité de travail ».
En attendant une solution à l’étranger
Au sein de l’UNISEC, le jeune homme bénéficiait d’une prise en charge socio-pédagogique et pédopsychiatrique « très intensive ». Toutefois, les professionnels n’ont pu que constater « une nette régression dans son comportement, de même qu’un accroissement du recours à la violence », poursuit le Parquet général. « Non seulement le mineur refuse toute aide, mais en plus, il menace et agresse régulièrement les professionnels qui s’occupent de lui. Plusieurs plaintes ont été déposées à son encontre. » Une situation devenue intenable « tant pour les professionnels et pensionnaires de cette institution, que pour le mineur lui-même ».
Le juge de la jeunesse en charge du mineur a alors initié une réunion de concertation le 14 janvier, à l’issue de laquelle il a donc été décidé du placement en détention à Schrassig du mineur qui aura 18 ans cette année. Aucune autre alternative n’était en l’état possible, selon le Parquet général, le Luxembourg ne disposant pas d’une institution adaptée aux besoins spécifiques du mineur. De même, ajoute l’administration, « les recherches d’une telle institution à l’étranger se sont avérées jusqu’à présent infructueuses ».
Pour conclure, le Parquet général « insiste pour dire qu’il ne s’agit que d’une solution transitoire en attendant qu’une institution adaptée, qui se situera forcément à l’étranger, soit prête à le prendre en charge ».
LQ