Berlin espère que les révélations des Panama Papers vont donner un coup de collier à la lutte contre le blanchiment d’argent et la fraude fiscale, et que les Etats qui favorisent certaines pratiques vont reconnaître que celles-ci n’ont « pas d’avenir ».
« Nous espérons que le débat actuel va contribuer à augmenter la pression », a déclaré lors d’un point de presse du gouvernement à Berlin Martin Jäger, porte-parole du ministre des Finances Wolfgang Schäuble, dont ces sujets sont un cheval de bataille depuis plusieurs années.
« Nous pouvons tout à fait mettre à profit cette dynamique, et exprimer l’espoir que de fortes restrictions seront posées (à certaines pratiques) », même si elles ne disparaîtront pas « en claquant des doigts », a poursuivi M. Jäger.
Les réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale la semaine prochaine à Washington seront une première occasion de remettre le sujet sur le tapis, « et nous allons prendre l’initiative dans cette direction », a-t-il dit.
Une centaine de médias ont enquêté sur l’utilisation par 140 personnalités de sociétés écrans dans des paradis fiscaux, sur la base documents provenant d’un cabinet d’avocats panaméen. Les résultats de ce travail ont commencé à être publiés dimanche, sous le nom de « Panama Papers », provoquant une onde de choc mondiale.
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M. Schäuble a beaucoup oeuvré ces dernières années, aux côtés de plusieurs de ses confrères européens, pour plus de coordination internationale dans la lutte contre l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent, par exemple par le biais de l’échange automatique d’informations des administrations fiscales.
« Nous avons déjà plus avancé ces trois dernières années que les trois décennies précédentes », a estimé M. Jäger, et il s’agit « de limiter encore plus les possibilités, de colmater les brèches, c’est l’objectif du ministre et il le poursuit avec opiniâtreté ». « Ce n’est pas un hasard si nous sommes déjà en discussions avec le Panama », a-t-il aussi déclaré.
Faisant référence à certains pays dans le monde qui dépensent « beaucoup d’énergie » à mettre à disposition d’entreprises et personnes le moyen de contourner les règles, il a estimé qu »‘au final, ces pays (devraient) reconnaître que les modèles tels qu’ils les pratiquent n’ont pas d’avenir ».
Le Quotidien / AFP