Second de cuisine au restaurant La Mirabelle, à Luxembourg, Thomas Murer, 27 ans, est le premier cuisinier du Grand-Duché à participer à Top Chef, la célèbre concours télévisé de M6, dont la 7e édition sera diffusée tous les lundis à partir du 25 janvier.
Jusqu’où ira Thomas Murer ? En bas de la côte d’Eich, à Luxembourg-Ville, la jeune équipe de La Mirabelle est en ébullition. «Thomas est le premier participant du Luxembourg à cette émission. On espère qu’il y aura de l’engouement. C’est un passionné, un très bon garçon qui aura une très belle carrière», glisse fièrement Dominique Coloianni, copropriétaire de l’établissement gastronomique.
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Originaire d’un petit village d’Alsace, Thomas Murer s’est installé au Luxembourg il y a trois ans, pour y rejoindre sa compagne, elle aussi alsacienne et qui travaille dans le même restaurant que lui comme chef de salle. Le jeune cuisinier, qui habite à Sprinkange, a écumé plusieurs tables étoilées (notamment L’Auberge de l’Ill, en Alsace, et son chef triplement étoilé Marc Haeberlin) avant de poser ses valises au Grand-Duché.
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D’abord brièvement au Windsor à Bertrange, puis à Strassen au Two6Two, dont il a apprécié «la cuisine fusion et les influences asiatiques», et enfin La Mirabelle depuis septembre 2014, aux côtés du chef Jocelyn Biscarrat. « À chaque fois, je préviens mes chefs en leur disant que je ne resterai pas plus de deux ans. C’est important pour moi de bouger pour apprendre de nouvelles choses. »
Amoureux de voyages et de nature, passionné par les « bons produits » ainsi que par les plantes qu’il a découvertes à Riquewihr en Alsace dans le restaurant étoilé de sa belle-famille (La Table du Gourmet), Thomas s’est d’abord inscrit au concours Top Chef «pour la blague». Mais, rapidement sélectionné, il a décidé de tout donner « pour aller le plus loin possible » et « pour voir ce qu'(il) vau(t) » (lien vers sa page Facebook officielle).
Il espère que cette aventure donnera un petit coup de pouce à sa jeune et déjà riche carrière, lui qui se verrait bien lancer un restaurant avec sa femme à Luxembourg. Une ville que cet amoureux de la nature dit beaucoup apprécier : « On est dans une capitale européenne, et en même temps on est à 5 minutes de la campagne. »
Sa passion pour la cuisine ne lui est pas venue dans le berceau, comme d’autres professionnels racontent souvent : «Non, ce n’est pas venu par ma mère ou ma grand-mère. C’est simple, je n’avais pas envie de rester le cul sur une chaise, ni de faire un métier d’extérieur. Un jour, j’ai vu un reportage sur un chef américain qui se lève puis qui va en Porsche au boulot. Cela m’a plu ! Bon en fait, ce n’est pas tout à fait ça, mais ça m’a donné envie ! Mes parents ont plutôt rigolé.»
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Si Thomas apprécie les « possibilités créatives de la cuisine », il dit aussi adopter une discipline « militaire » derrière les fourneaux. « Je suis concentré et très organisé, je ne laisse rien au hasard. » Pour le jeune homme, sans chichi et peu tendre avec le système des macarons du guide Michelin, il n’est « pas nécessaire de travailler dans un 2 étoiles pour savoir faire de la cuisine ».
« Philippe Etchebest ne te juge pas à ta tête, mais à ton travail »
Confidentialité oblige (la production veille), Thomas, adepte du franc-parler, ne révèlera rien des épisodes qui ont déjà été enregistrés, excepté quelques impressions. «Il y a eu des moments très forts, j’en ai pleuré. Cela a été très impressionnant de rencontrer les chefs. C’est avec Philippe Etchebest que j’ai eu le meilleur feeling dans le jury. Il ne te juge pas à ta tête, mais uniquement à ton travail. Il te pousse à donner le meilleur de toi. Il était derrière moi, il m’a mis des claques. Jean-François Piège est moins présent, il est là uniquement pour les épreuves de dernière chance.»
« On est devenu amis avec les autres candidats »
«On est très rapidement devenu amis avec les autres candidats, on est constamment en train de se parler, encore aujourd’hui», confie-t-il. Le cuisinier de La Mirabelle prévient qu’il faut s’attendre à «du haut niveau» pour cette 7e édition, citant Pierre Meneau, fils du chef trois étoiles Marc Meneau, Wilfried Graux, chef du Molitor à Paris, Xavier Pincemin, second de cuisine au restaurant Gordon Ramsay à Versailles, ou encore Franck Radiu, chef de son restaurant à Valras.
«Nous étions aussi trois de la grande région Nord-Est avec Kevin (Roquet), un Belge qui travaille près de Liège, et Charles (Gantois), le jeune Vosgien qui a gagné Objectif Top Chef. On s’est très bien entendus.» Rendez-vous le 25 janvier pour la première émission.
Sylvain Amiotte