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Sanem : un recours contre le contournement de Bascharage


Le projet du contournement de Bascharage refait surface. (Photo : DR)

La commune ne veut toujours pas de ce contournement de Bascharage qui passe à travers ses forêts. Ce recours lui permet de riposter au cas où…

Le conseil communal de Sanem a validé, jeudi, l’autorisation de mener une action de justice contre le projet de contournement de Bascharage. En effet, le 29 juillet dernier, le gouvernement avait annoncé avoir choisi la variante n° 2. Le tracé de la nouvelle déviation devant passer par la commune de Sanem et notamment par une forêt classée Natura 2000, Sanem s’est opposé dès le départ au projet. Le recours en annulation auprès du tribunal administratif a donc été officiellement déposé le 26 octobre.

« Cette décision a été prise essentiellement pour éviter un vice de forme au cas où le projet de contournement irait contre nos intérêts », précise le bourgmestre de Sanem, Georges Engel.

Les négociations n’ont pas commencé

Car pour l’instant, la situation reste très floue. Depuis le 29 juillet, Sanem n’a plus eu de nouvelles officielles. « Nous n’avons pas reçu le dossier contenant le tracé ni les mesures de compensation qui nous serons proposées », confirme le bourgmestre. Et sans ces documents, aucune négociation n’est possible. Sanem et l’État ne se sont toujours pas rencontrés, mais « pas par manque de volonté, plutôt pour des problèmes de planning » relève Georges Engel.

La décision prise par la commune d’autoriser un recours en justice est donc, pour l’instant, une action préventive dont le but est de se prémunir d’une issue qui lui serait défavorable. « J’ai toujours dit qu’il faudrait analyser le dossier au fur et à mesure. Il ne servirait à rien d’aller en justice si nous n’avons aucune chance de gagner » avance Georges Engel.

Quoi qu’il en soit, la bataille juridique autour du contournement n’en est qu’à ses débuts. Si le gouvernement persiste, il devra également plaider devant l’Union européenne, seule capable d’autoriser le passage d’une route dans une zone Natura 2000. Et là non plus, rien n’aurait encore été envoyé à Bruxelles.

Il y a deux ans François Bausch avait déclaré qu’« en tant que ministre du Développement durable et des Infrastructures, [il n’était] pas demandeur de ce contournement » et que celui-ci n’était « pas primordial pour le grand réseau routier luxembourgeois ». L’urgence de faire avancer ce dossier n’est donc peut-être pas si grande…

Erwan Nonet