La ministre de la Protection des consommateurs a annoncé mercredi que le système renseignant sur la qualité nutritionnelle de produits alimentaires va arriver au Grand-Duché. Le règlement devrait être prêt pour Pâques.
Le Nutriscore repose sur un système d’étiquetage simple. Un barème allant de A à E, accompagné d’une couleur (de vert foncé à rouge foncé en passant par le jaune), renseigne le consommateur sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires. Un produit estampillé avec un A (vert foncé) est qualifié de très sain, celui estampillé avec un E (rouge foncé) doit être consommé avec beaucoup de modération. « Il faut éviter de tomber dans le piège du simplisme. Il nous faut bien expliquer les tenants et aboutissants du Nutriscore. Il tient compte de la quantité de sucre ou de la matière grasse comprise dans le produit, mais pas de la qualité ou des substances chimiques présentes dans ce même produit », fait remarquer Paulette Lenert, qui se trouve depuis maintenant une bonne année à la tête du tout nouveau ministre de la Protection des consommateurs.
Depuis fin 2019, le Nutriscore est présent dans les rayons des supermarchés luxembourgeois. Ce sont notamment des produits vendus par une chaine belge sur lesquels on retrouve déjà cet étiquetage. Au Luxembourg, il n’existe cependant pas encore de base légale pour ce système. Ce sera chose faite d’ici l’été. « Les consultations avec le secteur concerné, l’Union luxembourgeoise des consommateurs, et le ministère de la Santé sont désormais achevées. L’introduction du Nutriscore se fera sur base volontaire. Le règlement en question devrait être prêt aux alentours de Pâques », note Paulette Lenert, qui est depuis une semaine aussi ministre de la Santé.
« Ce qui compte est l’équilibre alimentaire »
Une large campagne d’information sera lancée en été afin de sensibiliser le consommateur à ce nouveau barème, qui pourrait donc aussi à l’avenir figurer sur les produits de Luxlait ou Cactus. « Il est évident que les producteurs de produits forts en sucre ne sont pas forcément enthousiastes. Mais on espère que l’introduction du Nutriscore va les inciter à revoir la composition de leurs produits », indique la ministre. Le consommateur aura aussi un rôle à jouer. « Si j’achète une Mettwurst ou du chocolat, je dois bien être conscient que le produit n’est pas très sain. Le Nutriscore n’y changera pas grand chose. Ce qui compte est un bon équilibre alimentaire », ajoute Paulette Lenert.
Vu son petit marché, le Luxembourg dépend fortement des importations. Une raison de plus pour officialiser le Nutriscore. « On s’est décidé pour le modèle introduit en 2017 en France. Aujourd’hui, tous nos pays voisins mais aussi les Pays-Bas, le Portugal ou l’Espagne l’ont adopté à leur tour. En optant pour ce système, on pourra aussi éviter la confusion du consommateur », estime la ministre socialiste.
Même si le Grand-Duché suit aujourd’hui l’exemple de la France, de la Belgique et de l’Allemagne, Paulette Lenert continuera de s’engager à l’échelle de l’UE pour obtenir un système européen harmonisé en termes de qualité nutritionnelle. « On a déjà évoqué la thématique avec la Direction Santé de la Commission européenne. Le Luxembourg va continuer de plaider fortement en faveur d’un étiquetage européen, même si, pour l’instant, aucun échéancier précis n’existe », souligne la ministre.
En attendant, les rayons et produits vendus dans les supermarchés vont devenir encore plus colorés dans les mois à venir. Il s’agira d’une incitation de plus pour s’alimenter plus sainement et consommer plus durablement.
David Marques