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Le gel et la sécheresse ont fait des dégâts au Luxembourg


(Illustration : Archives LQ)

La campagne luxembourgeoise a souffert du gel et du manque d’eau. Les rendements seront impactés. Dame Nature n’a pas été généreuse avec les agriculteurs et éleveurs du pays cette année. Le point, culture par culture.

La ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, et le ministre de l’Agriculture, Fernand Etgen, ont fait le point, hier, sur les dégâts occasionnés par les calamités, gel et sécheresse, qui ont touché les exploitations agricoles luxembourgeoises. Ils répondaient à une question des députés libéraux Max Hahn et Gusty Graas.

Prairies permanentes :les pertes sont très importantes. La première coupe, représentant 40 % de la production annuelle, est retardée et nettement diminuée à la suite de la sécheresse combinée au froid. La mise en pâture du bétail a été retardée, entraînant une consommation prolongée d’ensilage et une diminution des réserves fourragères pour l’hiver prochain. La qualité est cependant très bonne en raison du rayonnement solaire important et de la maturation retardée.

Céréales d’hiver :il y a des pertes à craindre à cause du stress hydrique et du froid. De surcroît, il peut y avoir une carence en azote «induite» par le manque de pluie nécessaire pour dissoudre et faire absorber l’azote apporté par les engrais. Le stress hydrique est surtout marqué sur les sols sablonneux ou superficiels. Pour les orges, des épis raccourcis sont à craindre pour l’ensemble des céréales, une réduction du nombre de talles et donc du nombre d’épis à l’hectare. Les blés sont chétifs et le tallage a été insuffisant. Le gel risque d’avoir détruit des épis ou des parts d’épis. Il est encore trop tôt pour estimer les dégâts qui seront certainement très variables selon les conditions pédoclimatiques et selon la variété. Les fonds de vallées, les zones ombragées et les cuvettes ont été nettement plus exposés.

Céréales de printemps : la levée est irrégulière par endroits, la situation est à suivre.

Pas de fruits à noyaux en 2017!

Colza : le gel risque d’avoir détruit des fleurs, mais il faut suivre le développement dans les semaines à venir. La floraison prolongée a probablement permis de compenser les dégâts. Il y a cependant dans certaines parcelles des dégâts dus à la sécheresse en automne, qui a conduit à une levée irrégulière et à un développement insuffisant avant l’hiver visible jusqu’à maintenant.

Maïs : les conditions de semis sont très bonnes, des dégâts ne sont pas encore constatés.

Pommes de terre : les conditions de plantation sont très bonnes, le développement est freiné, voire stoppé, mais des dégâts ne sont pas à craindre pour l’instant.

Fruits à noyaux : les dégâts sont très importants, voire totaux.

Fruits à pépins : les dégâts sont essentiellement constatés dans les vergers intensifs, leur importance varie selon les régions et les variétés. Les dégâts dépassent probablement partout les 30 %, des pertes beaucoup plus graves (70 %) sont à craindre par endroits. Les fleurs sont gelées et les vols d’insectes pollinisateurs sont insuffisants. Il faut attendre les semaines à venir pour faire une estimation plus concrète. La sécheresse a probablement accru les dégâts de gel au niveau de l’écorce des arbres, créant des fissures et, par conséquent, des portes d’entrée pour des maladies fongiques (par exemple le chancre).

Horticulture et maraîchage : les coûts d’arrosage sont exceptionnels en raison de la sécheresse persistante depuis l’automne. Pour les asperges, il y a des dégâts de gel et les rendements sont diminués. Concernant les fraises, les fleurs sont gelées et les rendements sont nettement diminués. Il faut toutefois attendre les semaines à venir, car la floraison tardive pourrait compenser une partie des pertes.

Viticulture : une irrigation manuelle est actuellement nécessaire pour éviter le dépérissement des jeunes vignes plantées cette année. Les vignes en 2e et 3e années de plantation n’ont pas encore montré de symptômes graves à ce jour. Le problème s’aggraverait rapidement si la sécheresse persistait. Des pertes de récoltes importantes en seraient la conséquence dans les jeunes vignes inférieures à dix ans d’âge, ce qui correspond à une superficie d’environ 200 ha de vignobles.

Le Quotidien