Le groupe Auchan a fait appel aux élèves de l’École d’art contemporain de la rue de Hollerich pour la création d’une fresque sur les murs de l’hypermarché de la Cloche d’or, qui ouvrira dans trois mois.
Le 15 mai, lorsque les clients découvriront le tout nouvel hypermarché Auchan de la Cloche d’or, leurs regards ne pourront pas s’empêcher de courir sur la fresque monumentale étalée le long des murs de l’espace restauration.
Trois panneaux à habiller, sur près de vingt mètres, et un lieu à sublimer. L’œuvre n’existe pas encore, du moins pas physiquement. Sa conception a été confiée par le groupe aux élèves de l’École d’art contemporain (EAC) de Luxembourg. Un appel à projets a été lancé mi-décembre et l’engouement ne s’est pas fait attendre. Deux mois plus tard, leurs porteurs ont présenté esquisses et maquettes.
Jeudi, à l’atelier de l’EAC, quinze élèves ont ainsi soumis leurs propositions à un jury, composé d’une délégation Auchan dont le futur directeur du magasin de la Cloche d’or, Frédéric Vital, de Pierre François, galeriste à l’Espace Beau-Site d’Arlon, et d’Alexandra Parachini, journaliste au Quotidien. À eux de sélectionner trois projets, selon des critères définis par l’enseigne à l’oiseau rouge: respect des valeurs portées par la marque au travers du sacro-saint triptyque «bon, sain et local», design inspiré de la nature, originalité et modernité, faisabilité technique et estimation chiffrée.
Le dernier mot reviendra aux clients eux-mêmes, invités à désigner leur coup de cœur dès lundi et jusqu’au 25 février, sur la page Facebook d’Auchan Luxembourg. Les votants auront le choix entre So Végétale, d’Anna Unterholzner, En attente, de Stéphanie Papadopoulos, et Allée, de Brigitte Beier-Dewitte.
« Laisser un bout de soi »
L’heureuse élue se verra allouer un montant de 2 000 euros, valant rémunération et cession des droits d’exploitation, ainsi que le financement et l’accompagnement de son travail. Elle remportera surtout le prestige d’être exposée en bonne place, aux centaines de visiteurs qui s’attableront chaque jour dans cette cafétéria nouvelle génération.
Une façon aussi de «laisser un bout de soi, de son âme» habiter cet espace pensé comme un lieu de vie et d’échange, résumait Sonia durant sa présentation au jury. Elle ne fait pas partie du trio final mais y avait toute sa place, à l’instar de ses camarades de l’EAC. Tous, sous le regard bienveillant de leur directeur, Jean-Marc Tosello, ont fait montre de leur envie de porter une démarche artistique. Sincère et pertinente. Parfois militante et engagée, dans une conscience environnementale. Souvent poétique, onirique, pour le seul plaisir des sens. Des artistes dont la personnalité et les convictions nourrissaient le propos esthétique, qui ont décliné une vaste palette émotionnelle. Pour donner corps à des imaginations débordantes, touchantes, exaltantes, entre autres.
Il restera de ce concours une foule de souvenirs, des heures trop courtes et des nuits blanches, le stress des grands rendez-vous et «un beau challenge qui a créé de la dynamique», se réjouit Jean-Marc Tosello. Une dynamique déjà au service d’un autre beau challenge pour l’EAC: l’organisation de la Biennale d’art contemporain de Paris au Grand-Duché, d’ici à l’automne 2020.
Les élèves n’auront donc pas le temps de remiser leurs crayons, pinceaux, toiles et acryliques. Mais tous s’accorderont une pause, au moins le 15 mai… Histoire de faire un tour à la Cloche d’or pour admirer le résultat d’une chouette aventure !
Le Quotidien