Il y a exactement un an, la chambre criminelle suspendait, après 177 audiences, le procès du Bommeleeër qui s’était ouvert le 25 février 2013 contre les prévenus Marc Scheer et Jos Wilmes.
La séance précédente, le procureur d’État adjoint, Georges Oswald, avait dévoilé les noms des six personnes qu’il souhaitait voir inculpées par le juge d’instruction : Pierre Reuland, Guy Stebens, Armand Schockweiler, Charles Bourg, Aloyse Harpes et Marcel Weydert.
Depuis le 2 juillet 2014, c’est donc au tour du juge d’instruction directeur de décider s’il y aura de nouvelles inculpations ou non. Cette instruction est couverte par le secret. Un an plus tard, le procès est toujours suspendu et on ne sait pas s’il reprendra un jour et sous quelle forme.
Cette affaire, dite des poseurs de bombes (Bommeleeër en luxembourgeois), correspond à une série d’une vingtaine d’attentats ayant frappé le Grand-Duché entre 1984 et 1986. Elle reste non élucidée à ce jour.
F. A.
Les dates clés du procès
25 FÉVRIER 2013 : Début du procès.
30 MAI 2013 : Initialement prévu sur 45 journées, le procès aurait en principe dû s’arrêter à cette date. Or, depuis, le procès a connu de nombreuses prolongations et la liste des 90 témoins s’est considérablement allongée.
28 JANVIER 2014 : Coup de tonnerre : sur proposition du procureur d’État adjoint Georges Oswald, Marcel Weydert et Armand Schockweiler ne sont plus considérés comme témoins, mais comme potentiels inculpés.
25 FÉVRIER 2014 : Un an après son ouverture, le procès affiche déjà 137 journées d’audiences.
22 MAI 2014 : Creos, anciennement Cegedel, victime des poseurs de bombes dans les années 1980, et partie civile dans le procès du même nom, renonce à réclamer des dommages-intérêts pour inciter les auteurs à livrer la vérité sur ces actes. Le lendemain, le Premier ministre, Xavier Bettel, déclare que l’État ne renoncera pas, lui, à faire condamner et payer les auteurs, coauteurs ou complices de ces actes.
25 JUIN 2014 : 176e séance, le procureur d’État adjoint Georges Oswald dévoile les noms des six personnes qu’il souhaite voir inculpées par le juge d’instruction. La chambre criminelle s’accorde un délai d’une semaine pour le jugement sur la poursuite du procès.
2 JUILLET 2014 : La chambre criminelle prononce un sursis à statuer. Le procès du Bommeleeër est pour le moment suspendu. ll revient désormais au juge d’instruction directeur, Ernest Nilles, de décider s’il y aura de nouvelles inculpations ou non.
La chronologie des attentats
1984
23 janvier : vol d’explosifs à Helmsange dans les anciennes carrières de gypse. Week-end de carnaval : nouveau vol d’explosifs, cette fois à Wasserbillig (Dolomit-Hartsteinwerke).
30 mai et 2 juin 1984 : attentat contre des installations de la Cegedel à Beidweiler.
1985
1er février : nouveau vol d’explosifs à Helmsange.
9 février : encore un vol de matériel électronique servant aux explosions à Helmsange.
11 février : la série de vols d’explosifs se poursuit.
Entre le 15 et le 19 février : cambriolages à Senningerberg et Brouch notamment où de grosses quantités de Luxite (un explosif) sont volées.
12 avril : attentat contre un chalet de week-end à Bourscheid.
27 avril : attentat contre des pylônes de la Cegedel au Stafelter.
7 mai : attentat contre des pylônes de la Cegedel au Schleiwenhaff. 25 mai : attentat contre la gendarmerie au Verlorenkost.
29 mai : attentat contre un pylône de la Cegedel à Itzig.
23 juin : attentat contre l’usine à gaz à Hollerich.
5 juillet : attentat à Assel scheuer.
5 juillet : attentat dans les casemates contre des installations des P&T.
26 juillet : attentat contre le Wort à Gasperich.
29 août : attentat contre la police et les Ponts et Chaussées au Glacis, lors de la Schueberfouer.
30 septembre : attentat à la piscine olympique au Kirchberg.
20 octobre : attentat contre le palais de justice.
9 novembre : attentat au Findel.
30 novembre : attentat contre la Cegedel au Gréngewald.
2 décembre : attentat lors d’un sommet européen au Kirchberg.
1986
16 février : attentat contre la maison du notaire Camille Helinckx au Cents.
25 mars : attentat contre la maison du colonel Wagner à Belair.