Au moins dix personnes ont été tuées et quinze blessées mardi par une explosion d’origine inconnue survenue dans le quartier touristique de Sultanahmet, près de la basilique Sainte-Sophie et de la Mosquée bleue, à Istanbul, ont rapporté les médias.
Plusieurs chaînes d’information turques ont cité des témoins évoquant un attentat suicide, mais cette information n’a pas été confirmée de source officielle. De nombreux ambulances et d’importants effectifs de police sont rapidement arrivés sur place, selon les images diffusées par les chaînes d’information turques.
Des témoins cités par la chaîne CNN-Türk ont parlé d’une « violente explosion qui a été entendue depuis des districts avoisinants ». La détonation, violente, a été entendue et ressentie à 10h18 locales (8h18 GMT) jusqu’à la place Taksim, à plusieurs kilomètres de distance de Sultanahmet, a confirmé un témoin qui se trouvait sur place.
La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d’alerte depuis le double attentat suicide qui a fait 103 morts le 10 octobre devant la gare centrale d’Ankara. Cette attaque, la plus meurtrière jamais survenue sur le sol turc, a été attribuée par les autorités au groupe jihadiste Etat islamique (EI).
En janvier 2015, une kamikaze s’était fait exploser devant un poste de police sur le même site de Sultanahmet, blessant deux policiers. L’attaque avait été attribuée à une organisation d’extrême-gauche, le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), qui a commis plusieurs attentats ces dernières années.
Le 23 décembre, l’aéroport Sabiha Gökçen, sur la rive asiatique de la plus grande ville de Turquie, a également été la cible d’une attaque au mortier qui a fait 1 mort et 1 blessé. Une organisation armée kurde, le groupe des Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK) avait revendiqué l’opération en riposte aux « attaques fascistes qui réduisent en ruines les villes kurdes ».
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont repris depuis l’été entre les forces de sécurité turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ces affrontements ont fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40 000 morts depuis 1984.
AFP/M.R.