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Trump reconnaît officiellement la souveraineté israélienne sur le Golan


La signature de ce décret en présence de Benjamin Netanyahu (en arrière-plan au centre) est un véritable cadeau de Donald Trump au Premier ministre israélien actuellement en pleine campagne électorale. (photo AFP)

Donald Trump a « formellement » reconnu lundi la souveraineté d’Israël sur le Golan en présence de Benjamin Netanyahu, mettant ainsi en scène ce coup de pouce majeur au Premier ministre israélien à 15 jours d’élections législatives incertaines dans l’État hébreu.

Le chef du gouvernement israélien devait toutefois regagner Israël dans la foulée, contraint d’écourter sa visite auprès de son « ami » américain, initialement prévue sur deux jours, à la suite d’un tir de roquette en provenance de la bande de Gaza dans la nuit de dimanche à lundi, qui a fait sept blessés près de Tel-Aviv. « Israël ne tolérera pas cela », a lancé Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche. « Au moment où nous parlons », « Israël est en train de répondre avec force à cette agression aveugle », a-t-il ajouté, promettant de tout faire « pour défendre » son « peuple » et son « État ».

Dénonçant une « attaque méprisable » et « horrible », Donald Trump lui a fait écho en assurant reconnaître « le droit absolu d’Israël à se défendre ».

Le président des États-Unis a ensuite signé face aux caméras un décret reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le Golan, comme promis la semaine dernière dans un simple tweet. « Cela aurait dû avoir lieu il y a des décennies », a-t-il estimé, comme il l’avait fait fin 2017 en reconnaissant Jérusalem comme capitale de l’État hébreu, déjà en rupture avec la tradition diplomatique américaine et le consensus international.

Même cravate rouge

Israël a conquis une grande partie du Golan syrien (1 200 km2) lors de la guerre des Six Jours en 1967, avant de l’annexer en 1981. Cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale, et la décision de Donald Trump a été vivement critiquée par de nombreux pays, bien au-delà de la Syrie, qui de nouveau dénoncé lundi une « atteinte flagrante » à sa souveraineté.

Visiblement satisfait, le chef du gouvernement israélien a martelé en ce « jour historique » que son pays ne renoncerait « jamais » au Golan, remerciant chaleureusement, et à plusieurs reprises, le locataire de la Maison-Blanche, salué lors d’une poignée de main appuyée.

Même si le milliardaire républicain s’en défend, il s’agit d’un cadeau de taille pour « Bibi » – le surnom de Benjamin Netanyahu – un homme « dur, intelligent, fort » selon ses propres termes.

La proximité entre les deux hommes, souvent décrits comme semblables dans leur rapport au pouvoir, aux électeurs et aux médias, était symboliquement visible lundi jusque dans leur tenue vestimentaire identique, cravate rouge éclatante sur chemise blanche et costume sombre.

« Israël n’a jamais eu un meilleur ami que vous », a redit Benjamin Netanyahu, qui se présente comme l’homme le mieux placé pour gérer les relations avec les États-Unis et son impétueux président.

En revanche, pas un mot lundi sur le plan de paix israélo-palestinien préparé depuis deux ans par la Maison-Blanche, qui devrait pourtant être dévoilé dans les semaines qui suivront les élections du 9 avril.

Seul le vice-président des États-Unis, Mike Pence, y a fait vaguement référence en estimant, lors de la conférence annuelle de l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac), puissant lobby pro-israélien, que les décisions controversées de Washington sur Jérusalem et le Golan étaient « dans l’intérêt de la paix », qui doit poser « ses fondations sur la vérité ».

Les dirigeants palestiniens refusent eux désormais tout rôle de médiateur à l’administration Trump.

Panneaux publicitaires géants 

Au pouvoir depuis une décennie, Benjamin Netanyahu est sous la menace d’une inculpation pour corruption présumée dans trois affaires. Et l’ancien chef d’état-major Benny Gantz se présente comme un adversaire sérieux pour les élections.

Le tête-à-tête dans le Bureau ovale a d’ailleurs lieu dans la foulée d’une allocution de ce dernier devant l’Aipac.

« La force et la puissance doivent s’accompagner d’une moralité très élevée », a plaidé Benny Gantz face à un chef de gouvernement sortant accusé de diviser la société israélienne et aux prises avec la justice.

Il a aussi affiché sa fermeté, assurant qu’il n’hésiterait pas à « utiliser la force en cas de besoin » face à l’Iran et promettant que l’armée israélienne contrôlerait toujours la sécurité de la Cisjordanie.

Si d’autres présidents américains ont entretenu des relations étroites avec des dirigeants israéliens, l’alignement Trump-Netanyahu est sans précédent.

Et, même à distance, le locataire de la Maison-Blanche est déjà bien présent depuis des semaines dans la campagne : les partisans du Premier ministre ont affiché aux entrées de Jérusalem et Tel-Aviv des panneaux publicitaires géants des deux hommes se serrant la main.

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AFP/LQ