A cinq jours d’un scrutin crucial, le secrétaire général du Parti socialiste espagnol, Pedro Sanchez, a affirmé mardi qu’une indépendance de la Catalogne (nord-est de l’Espagne) conduirait « à la ruine » de la région et du reste du pays.
« La rupture, une supposée rupture de la Catalogne signifierait la ruine, non seulement en Catalogne, non seulement de la Catalogne mais aussi du reste de l’Espagne », a affirmé Pedro Sanchez dans une interview à la chaîne privée Telecinco. En « défense de l’unité » du pays, il a lancé : « Si la Catalogne sort de l’Espagne, l’Espagne n’est plus l’Espagne ».
Sur ce point, il a assuré que le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, au pouvoir depuis 2011, pouvait « compter sur le soutien du Parti socialiste pour défendre la Constitution et la légalité ». Il a néanmoins critiqué le gouvernement pour son « immobilisme ». « Chaque fois que la droite gouverne dans ce pays, l’indépendantisme augmente », a-t-il accusé.
La réforme plutôt que la rupture
Les élections de dimanche, destinées à renouveler le Parlement régional de Catalogne, sont présentées par les indépendantistes comme un plébiscite pour ou contre la sécession. L’indépendantiste Artur Mas, président sortant catalan, et ses alliés de droite comme de gauche, estiment que s’ils obtiennent une majorité absolue de sièges, ils auront un mandat pour mener la région autonome vers l’indépendance, en un an et demi maximum.
« Je suis de ceux qui sont convaincus que la majorité des Catalans ne veut pas sortir de l’Espagne. Ce que veut la majorité des Catalans, c’est modifier la relation de la Catalogne avec l’État espagnol », a commenté Pedro Sanchez. « Face à l’immobilisme des uns et la rupture prônée par les autres, il y a une autre voie qui est celle de la réforme », a-t-il ajouté, alors que sont parti promeut un modèle fédéral.
Deuxième formation politique au niveau national, le Parti socialiste est très affaibli en Catalogne. Les listes indépendantistes y sont données favorites par les sondages, qui les créditent d’une majorité absolue en sièges. La formation de centre-droit Ciudadanos, qui milite pour le maintien en Espagne, arriverait deuxième. La liste de « Catalogne, oui c’est possible » intégrant le parti de gauche radicale Podemos, serait troisième, juste devant le Parti socialiste.
AFP/A.P