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Séisme en Italie : 267 morts, peu d’espoir de retrouver des survivants


Les milliers de secouristes engagés fouillent toujours les décombres des villages en ruines, dans l'espoir de retrouver des disparus. (Photo AFP)

L’espoir de retrouver des survivants s’amenuisait vendredi, sans pour autant décourager les milliers de secouristes qui fouillent toujours les décombres des villages du centre de l’Italie, dévastés par le séisme dont le bilan est d’au moins 267 morts.

Jeudi soir, le gouvernement a proclamé l’état d’urgence dans les régions touchées et débloqué une première enveloppe de 50 millions d’euros. Un nouveau plan de prévention antisismique a aussi été annoncé, après les interrogations sur le lourd bilan humain du séisme dans une zone clairement identifiée comme à risque.

Une journée de deuil national a été décrétée samedi, à l’occasion des funérailles de la cinquantaine de victimes d’Arquata del Tronto, un des trois villages des Appennins les plus touchés. Les enterrements sont prévus dans la matinée à Ascoli Piceno, au pied des montagnes meurtries, en présence du président de la République Sergio Mattarella et du chef du gouvernement Matteo Renzi.

Des dizaines de répliques la nuit passée

En attendant, les gestes de solidarité se multiplient, dons de sang ou d’argent, collecte de vêtements, de nourriture et de jouets, initiatives culinaires comme les repas offerts par des chefs italiens aux rescapés ou même le chef britannique Jamie Olliver. Toute la nuit dernière, la terre a continué de trembler, avec des dizaines de répliques enregistrées, dont une secousse d’une magnitude de 4,8 peu après 6h (heure locale) vendredi matin, qui a coupé la route d’accès à Amatrice, l’un des villages les plus touchés.

Selon un dernier bilan de la protection civile, le nombre de décès constatés s’élève désormais à 267 et 387 blessés ont été hospitalisés. Au total, 238 personnes ont été sorties vivantes des décombres depuis mercredi. Mais aucun survivant récent n’a été signalé. Dans le froid de la nuit à la lumière des projecteurs ou dans la chaleur étouffante du jour, les efforts se poursuivent pourtant sans relâche.

Et tout espoir n’est pas totalement perdu. En 2009, lors du tremblement de terre de L’Aquila, non loin de la zone du séisme de mercredi, le dernier survivant avait été sauvé 72 heures après la catastrophe.

Les autorités peinent cependant à évaluer le nombre de disparus : difficile de savoir combien de personnes étaient présentes au moment du drame alors que la population de ces villages touristiques triple ou quadruple l’été. Au moins huit étrangers figurent parmi les 267 morts recensés, selon la presse ou les autorités des pays concernés : trois Britanniques, deux Roumains, une Espagnole, un Canadien et une Salvadorienne. Aucun ressortissant luxembourgeois n’est pour l’heure compté par les victimes (voir encadré ci-dessous).

Le Quotidien/AFP

« L’urgence reste de sauver des vies »

Jointe jeudi par nos soins, l’ambassadrice du Luxembourg en Italie, Janine Finck, a accepté de faire le point sur la situation dans le pays. Même si les nouvelles étaient plutôt rassurantes jeudi soir pour le camp grand-ducal, la diplomate ne perd pas des yeux la situation globale, qui reste dramatique.

Plus de 24 heures après le séisme, en savez-vous plus sur d’éventuelles victimes luxembourgeoises ?

Janine Finck : La cellule de crise du ministère italien des Affaires étrangères nous a confirmé que pour l’instant aucun ressortissant luxembourgeois n’a été identifié parmi les victimes. Depuis mercredi, nous n’avons cependant que très peu de retours de Luxembourgeois qui auraient été présents dans la région, et ce, malgré l’appel lancé par notre ministère des Affaires étrangères sur son site internet. Seules deux familles nous ont spontanément contactés mercredi pour nous informer qu’elles étaient saines et sauves. Elles étaient cependant assez loin de l’épicentre. Il faut donc toujours rester prudent, surtout que le village d’Amatrice, très durement touché, se préparait à célébrer une grande fête populaire ce week-end, qui attire chaque année de très nombreux touristes. On continue donc de suivre l’évolution de la situation de très près.

Est-ce que l’Italie a formulé une demande pour pouvoir bénéficier de l’aide luxembourgeoise sur le terrain ?

Non. À ma connaissance, le gouvernement italien n’a encore formulé aucune demande auprès d’autres pays ou même au niveau de l’UE. Il faut dire que les services de secours travaillent très efficacement dans la zone sinistrée qui, rappelons-le, est très difficilement accessible avec ces petites rues qui mènent vers les petits villages situés en montagne. Mais nous nous tenons prêts. Si le dispositif de communication emergency.lu ou la section canine de la Croix-Rouge sont réquisitionnés, ils pourront intervenir rapidement sur place.

À quoi vont ressembler les prochains jours ?

La grande urgence reste de sauver les vies des personnes encore bloquées par des débris. Vu la situation, j’ai décidé de reporter mes vacances. Nous restons très attentifs à l’évolution de la situation.

Recueilli par David Marques