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Poutine « prêt à fournir l’enregistrement » de la conversation Trump-Lavrov


Vladimir Poutine a plaisanté en promettant d'adresser une "réprimande" à son ministre des Affaires étrangères parce qu'il "n'avait pas partagé ses informations secrètes" avec lui ou avec les services spéciaux russes. (photo AFP)

Vladimir Poutine s’est dit mercredi « prêt à fournir l’enregistrement » du récent entretien à Washington entre Sergueï Lavrov et le président américain Donald Trump qui est accusé d’avoir divulgué des informations classifiées au chef de la diplomatie russe.

« Si l’administration américaine l’autorise, nous sommes prêts à fournir l’enregistrement de la conversation entre Lavrov et Trump au Congrès et au Sénat américains », a déclaré le président Poutine, lors d’une conférence de presse à Sotchi avec le Premier ministre italien Paolo Gentiloni. Il a plaisanté en promettant d’adresser une « réprimande » à son ministre des Affaires étrangères parce qu’il « n’avait pas partagé ses informations secrètes » avec lui ou avec les services spéciaux russes, déclenchant le rire de Sergueï Lavrov et d’autres responsables russes.

Poutine a estimé que régnait une « schizophrénie politique » aux États-Unis. « Que vont inventer de plus ces personnes qui génèrent ces bêtises ? S’ils ne comprennent pas qu’ils portent préjudice à leur propre pays, ils sont tout simplement stupides. S’ils comprennent tout, ils sont dangereux et malhonnêtes », a-t-il estimé.

Bourde sur bourde

Donald Trump a été accusé par le Washington Post d’avoir divulgué des renseignements concernant une opération préparée par le groupe jihadiste État islamique (Daech), lors d’une rencontre le 11 mai avec Sergueï Lavrov et l’ambassadeur russe aux États-Unis Sergueï Kisliak dans le Bureau ovale. Ces informations avaient été communiquées par un partenaire des États-Unis qui n’avait pas donné l’autorisation à Washington de les partager.

Ces révélations ont provoqué un tollé aux États-Unis. Le sénateur républicain américain John McCain a affirmé qu’il s’agissait d’un « message inquiétant aux alliés de l’Amérique et à ses partenaires dans le monde ». De son côté, Chuck Schumer, chef de l’opposition démocrate du Sénat, a demandé que la retranscription de la rencontre entre MM. Trump, Lavrov et Kisliak soit donnée aux commissions du Renseignement du Congrès.

Le président américain collectionne décidément les bourdes : ce mardi, il était accusé d’avoir demandé à l’ex-directeur du FBI James Comey -qu’il a lui-même limogé la semaine dernière- d’enterrer une enquête visant Michael Flynn, son ancien conseiller à la sécurité nationale soupçonné de liens avec la Russie. Si le délit d’entrave à la justice venait à être établi, cela pourrait ouvrir la voie à une procédure de destitution.

Le Quotidien/AFP