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Notre-Dame de Paris : « Farid est aux antipodes » d’un profil jihadiste, selon son directeur de thèse


Une vidéo d'allégeance à Daech a été retrouvée lors d'une perquisition dans l'appartement de l'agresseur à Cergy. (photo AFP)

Le directeur de thèse de l’agresseur d’un policier devant Notre-Dame de Paris a décrit mercredi un étudiant « aux antipodes » d’un profil jihadiste, qui défendait « les valeurs de la démocratie ».

Le directeur de thèse a dit être « tombé de sa chaise » en apprenant l’implication de son étudiant. « Le Farid que j’ai connu est aux antipodes de tout ce qu’on décrit », affirme Arnaud Mercier, qui connaît Farid I. depuis l’été 2013 lorsqu’il avait postulé pour s’inscrire à l’université de Lorraine à Metz. « Il était plutôt occidentalisé, défendait des valeurs de la démocratie, de liberté de la presse », selon ce professeur en sciences de l’information qui explique ne l’avoir « jamais entendu prononcer le moindre mot de haine vis-à-vis de quiconque, il était doux comme un agneau ».

Âgé de 40 ans, Farid I. a agressé au marteau mardi après-midi un membre d’une patrouille de police sur le parvis de la cathédrale de Paris. Il s’est revendiqué comme « un soldat du califat » et a dit agir « pour la Syrie », avant d’être blessé par des tirs de riposte. Une vidéo d’allégeance à Daech a par ailleurs été retrouvée lors d’une perquisition dans l’appartement qu’il louait à Cergy, selon une source proche de l’enquête.

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Titulaire d’une licence de journalisme obtenue à Stockholm en 2008, Farid I. avait été journaliste à la radio suédoise et « vivait parfois de traductions du suédois à l’arabe », selon Arnaud Mercier. Il avait également « travaillé pour El Watan, un journal algérien qui n’est pas non plus un journal islamiste », ajoute-t-il. Farid I. travaillait sur « la manière dont les médias algériens couvraient les élections des autres pays en glissant des remarques pour décrypter la société algérienne et passer outre la censure ».

Selon son directeur de thèse, Farid I. était « calme, affable, assidu au travail et très obséquieux – il me donnait toujours du ‘monsieur le professeur’ ». Quant à sa pratique religieuse, il pense qu’il ne respectait pas le ramadan. « Je me souviens juste qu’une fois lors d’un déjeuner, je lui ai proposé un verre de vin, il m’a répondu ‘je bois pas d’alcool’ ». « Mon dernier contact a eu lieu en juin 2016. Je lui avais renvoyé un mail en novembre pour le relancer, il n’a pas répondu, ce qui n’était pas dans ses habitudes », précise le professeur.

Le Quotidien/AFP